B-a-s-Voyages


Madras, Diwalee 2006	... La valise rouge est ressortie, nous allons bientôt la boucler pour aller en Inde. Je devrais aller à l'école, elle s'appelle 'kids academy'. J'ai demandé à ma mère si c'était là qu'on parlait 'how are you ?', en effet. Je suis un peu perplexe, mais cela devrait aller, je comprends à peu près les conversations téléphoniques avant le départ, avec Ambika, Dhanya ou Subburaj. Ma maîtresse m'a mis le cahier de liaison dans mon cartable, pour l'autre école.

Jeudi 12/10	Il fait encore tout noir, j'ouvre un œil en haut de l'escalier dans les bras de ma mère : - Descends, maman. Elle est très détendue lorsque nous partons en Inde, elle m'a expliqué qu'avant que je vienne, elle habitait là-bas : - quand tu étais petite ? - un peu plus petite que maintenant, oui. Mon père est énervé, il doit être très fatigué et un peu triste. Il m'aide à m'habiller dans la voiture et me porte pour l’enregistrement des bagages. A l'aéroport à Paris, il y a une dame dans une très belle robe comme là-bas : - Regarde, elle est habillée comme Bindu !!! Et dans l'avion, plein de petites filles qui tombent à mes pieds, bien que certaines ne soient d'ailleurs pas si petites, comme l'hôtesse de l'air qui nous donne des snacks toutes les heures. Sous une telle manne, je condescends à en mettre quelques uns de côté pour les jours de vaches maigres, même le bonbon rouge ! Je lis mes livres avec tous les volontaires, et je joue à la retournette avec un petit cercle d'amateurs comme on fait pour diwali - sans argent.
Ce reportage photographique à un personnage supplémentaire et se situe...
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... en 2008...	Cela m'épuise, mais je résiste au sommeil jusqu'à ce que nous arrivions à Chennai. Dès que les roues se mettent à trembler en touchant le sol indien, je m'endors dans ma balançoire sur l'épaule de ma mère, qu'elle se débrouille pour les couloirs ! Et puis cela l'arrange bien, il paraît que le douanier, apitoyé, lui a fait couper la queue de l'émigration et qu'elle est passée tout de suite ! Je me suis réveillé assis sur la valise, en attendant que le chauffeur amène la voiture, puis je me suis rendormi bien installé sur la banquette.
Vendredi	La première chose que je vois dans notre jolie chambre pleine de soleil est ma paire de chlikats, les même que celles de Marwan !! Quel prodige ! J'en saute sur mes pieds et cours à la recherche d'Ammuma. A sa place, il y a une demi-douzaine de grands, qui se tournent vers moi d'un seul élan, je repars aussi vite me cacher ! Ce sont les frères et sœurs d'Ammuma, enfin, quelques uns. Finalement, je reviens voir ce qui se passe sur la table, j'ai bigrement faim, et il y a des idlis… et de ces petites bananes délicieuses… et un peu de thé. Les aunties et uncles monopolisent toute la télé pour leur feuilleton, autant aller prendre mon bain. Ammuma rentre enfin du temple, elle me pince les joues avec émotion. Nous partons en reekshaw chez Arya et Dia, mes copines, je suis chez elles comme chez moi, même si elles restent rarement longtemps dans la même maison ! Il y a du prawn-biryani pour le déjeuner, avec du yaourt. Dia et moi nous battons un bon coup, ça fait six mois que nous ne nous sommes pas vus, c'est très long, et enfin, je m'assieds pour manger. Duda, leur papa, est tout content aussi de nous voir. Nous descendons au jardin, et je reste jouer avec d'autres petits voisins pendant qu'elles vont à une birthday party. Une petite fille a amené des assiettes en feuilles et nous faisons la dinette. Nous remontons finalement nous laver les mains et les pieds, pour être en règle à la piscine : nous descendons, les unes en peignoirs, l'autre en slip et chlikats. Il y a un bassin rond dans un coin, plein de chambraires. C'est la première fois que je vais dans un truc comme ça, alors j'y vais tout doux, et me voilà une chambraire sous chaque bras en train de tremper toutes les copines en nageant comme un dératé !
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	Nous rentrons prendre le bain, dans un seau, et ça fait toute une histoire lorsque je fais pipi dedans, il faut le passer au désinfectant, ça vous coupe la chique ! Affamé, je mange d'abord du biryani, puis du riz au daal, des spaghettis au bœuf, il y en a plein, mais pas question d'en ramener chez Ammuma ! Madappa uncle nous raconte une histoire de tomates, mon livre en français ne lui dit rien ! Je dois tout inventer ! Toute la famille s'entasse dans la voiture pour nous déposer chez Ambika et Duda prend le volant. Arrivés, on se fait des bisoux sans se mordre, et bien que j'aie encore un petit creux pour une japatti, je ne m'attarde pas au salon. Je suis très triste que ma maraine ne soit pas là, je ne comprends pas pourquoi elle est partie en Australie pour ses études, et ici, alors ? Je voulais dire bonsoir à mon père, mais je me suis endormi avant que la ligne ne sonne !
Samedi	Réveil une demi-heure plus tôt qu'hier ! Pendant le petit-déjeuner - dosai, arrive Goofie auntie, je ne me tiens plus les côtes de rire ! Je fuis dans la rue avec ma mère et nous traversons tout Chennai, c'est passionnant tout ce qu'il y a à regarder ! Sumi auntie nous offre à boire, jus de citron au cumin, délicieux, puis je me fais une cabane avec les nattes et les coussins du salon. Assiem uncle nous emmène déjeuner au restaurant, les petits plats sont nombreux, mais je ne touche à rien sauf au chicken kebab, très intimidé par deux petits garçons qui veulent m'épater. Lorsque je contre-attaque avec ma boîte de raisins secs, je m'étale par terre et c'est raté, alors je retourne à la boîte de supari, six compartiments à grignoter entre deux bouchées de kulfi. Nous faisons tous les deux une pause au jardin du Woodland, rempli de corbeau. L'un d'eux tient dans ses pattes un bol de plastic volé, et le picore, posé sur sa branche, du jamais vu ! Après un mosami juice, je joue au sable, puis j'ai besoin de faire caca.
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	Les cabinets sont un grand trou par terre, et il y a un robinet et une bassine pour se laver les fesses. Je demande si c'est comme ça que font les Indiens ? Et si nous sommes Indiens aussi ? Et pourquoi pas Japonais ? Nous retournons chez Arya, c'est vraiment mon modèle, et elle me prête son vélo à petites roues, tant pis s'il est rose, les autres garçons en bas ne s'y trompent pas, et tous me demandent ce que je fais. Je me demande comment ils me repèrent de si loin comme le petit nouveau. A la piscine, je saute depuis le bord dans ma chambraire. Je suis même capable de marcher en touchant le fond sans rien !! Alors je voudrai aller dans le bassin d'à côté, comme Arya qui n'a pas de chambraire, et pourquoi non ? En sortant, ma mère me met ma serviette autour de la taille, et ça me fait rire d'avoir une jupe longue comme tous les uncles à la maison ! Nous finissons les spaghettis après la douche, en mangeant avec les doigts. Lorsque ma mère nous a proposé des fourchettes, ma copine a dit que nous, en Inde nous mangions avec nos doigts, et sa grand-mère, Geema, lui a répondu que les spaghettis, c'est du mamam italien. Ensuite, nous avons regardé la télé très sagement, et Duda et Assiem nous ont remmenés avant que je m'endorme. J'ai repris une cutlet à la maison - pour faire plaisir à Amuma, elle était déjà au lit, mais elle n'aime pas qu'il y ait des restes ! Mon ventre est tout-à-fait en ordre et je me sens capable de descendre tout un biberon de lait, ENFIN !
Dimanche	Je me réveille le sourire aux lèvres, il fait frais, je me demande si les corbeaux sont encore dans les arbres ?
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	Le petit-déjeuner aux nouilles est délicieux, mais je préfère les dosai au sucre. Après la cavalcade pour le bain dans un immense seau et la séance de poudre qui chatouille partout, je me retrouve dehors, et même sous les immenses acacias flamboyants, il fait beaucoup trop chaud pour moi, je rentre ! Je fais un bon déjeuner avec du riz, du curry, du sambar, du tahir et des papads. Pendant la sieste, je fais le tour de tous les lits où des uncles et aunties qui aimeraient faire la sieste me renvoient avec des chatouilles et des blagues. Enfin, nous sortons pour une visite chez mon amie Eishu, la petite violoniste et nous y allons en reekshaw : je m'allonge, à mon tour de piquer un roupillon ! Nous arrivons pour le snack, mourkou et jus de raisin. Ma mère prend sa leçon de chant, je m'assieds un peu près d'elle sur la natte, puis, lassé, je cours dans toute la maison ! La nuit tombe, et tous les enfants de la rue sortent leurs boîtes de pétards ! Nous insistons tellement que la mère d'Eishu ouvre son stock. Je n'ai jamais vu ça, des fontaines, des feux de bengales rouges, verts, de toutes les tailles, je fais des bonds de joie, non, je ne veux pas attendre l'année prochaine ! Latha me permet de porter un feu de bengale pour la photo ! alors… I make rounds, rounds, rounds, and I make points, points, points !!! Je rentre toujours vaillant en reekshaw, je n'ai pas du tout envie de me coucher tôt pour aller à l'école demain ! Auntie m'apprend une chanson de mains : This little piggy went to the market, This little piggy stood at home This little piggy bought halva [roastbeef being banned] This little piggy had all This little piggy had none and went wee-wee-wee… Je fais tout de suite ma propre version en français !
Lundi	Lavé et poudré, je pars tout gaillard pour l'école avec mon reekshaw préféré. Je me sens tout de suite enfermé derrière le grand portail, et je vois bien que les enfants s'embêtent !
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	C'est moi qui fais l'attraction en montrant les photos des copains dans mon cahier ! Je ne m'y retrouve pas du tout au début, jusqu'à ce que je trouve le toboggan escargot et les jolies balançoires en forme de canard. Je galope à nouveau lorsque ma mère revient me chercher et je m'échappe comme un oisillon dans la rue ensoleillée, courant d'arbre en arbre ! Nous allons à pied à une autre école, ma mère y a vu une grosse boîte noire, la maîtresse allume la lumière et il faut deviner par un tout petit trou qu'est-ce que c'est ! Grand portail, jardin, classes lumineuses et plein de jeux passionnants et d'enfants qui rigolent, je me jette tout de suite sur les puzzles, les jeux de toutes sortes, les boîtes de sons et de formes, enfin DU VRAI TRAVAIL ! A l'heure de la ronde, je suis un peu intimidé, je regarde tous les gestes. Un enfant vient au milieu chanter une chanson. Puis j'y vais, ma mère m'aide un peu à chanter celle du panier et tout le monde applaudit après la traduction. Je repars super content, je dis même 'See you tomorrow'. Demain je serai tout seul, nous allons chercher le billet d'avion pour maman. J'essaye de bien comprendre tout mais les détails m'échappent un peu. Nous continuons notre tour dans Madras en reekshaw, je me réveille allongé sur une natte dans un jardin, il y a des oiseaux verts en cage au-dessus de ma tête, je suis à côté d'une dame très belle qui travaille avec des fils. Ma mère a travaillé ici, avant moi. Il y a plein d'hommes avec des aiguilles qui me laissent toucher les broderies, des fleurs, des oiseaux, un lézard en or. C'est drôle, il y a aussi une petite fille, Tara, et je joue avec elle. Je suis tellement crevé que je tape Arya et déchire la couronne de Dia en arrivant chez elles. Mais tout de même, je préfèrerai rester un peu, aller à la piscine, dîner avec Gayatri, et me voici ramené à la maison manu militari ! Je suis furieux ! En plus on me lave des pieds à la tête ! Lorsque je ressors tout propre et tout souriant, Raj uncle n'en revient pas de tout le bruit que j'ai fait ! Je mange très vite et nous nous installons à côté de lui pour jouer aux cartes, tout le monde joue en ce moment, pour la fête. Sauf Ammuma, qui déteste ça. Elle dort déjà, elle se lève très tôt le matin pour faire les prières et la pouja avec l'agarbathy.
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	Je remange un peu avec Pradeep, j'ai encore très peur de Ramesh uncle. Me voici prêt à coucher - mais pas à dormir, je lis Papa houêtu et fais la tour eiffel avec mes cubes, ma mère dort déjà !
Mardi	Toujours souriant, et en plus, caca dans les cabinets ! Je mange des idlis, des dosas, Raj uncle me donne mon homéopathie car je suis tout enrhumé de l'autre nuit où Ambika a dormi avec nous et mis l'air conditionné tout froid. La maison était pleine, trois personnes par pièce ! Palsathi nous emmène à l'école, il est très tôt et je suis le premier, nous avons le jardin pour nous tout seuls, alors nous ramassons des fleurs pour faire des guirlandes et le dessin de kolam. Je voudrai bien jouer mais je profite de chaque seconde de ma maman, je sais qu'elle va partir, et je lui demande de rester un petit peu encore, parfois, le temps est très long. Elle me pose dans les bras d'une très jolie maîtresse rose à la minute où arrive le professeur de musique, et cela m'arrange bien ! Palsathi vient me chercher, je n'ai pas faim et nous allons jouer au parc après que Raj uncle m'ait donné mes graines à sucer. J'ai un gros coup de blues après dîner, ma mère m'a dit au téléphone qu'elle dormait dans un hôtel jaune et rentrait demain à huit heures quand elle aura fini son travail. Mais c'est quand, huit heures ?

Mercredi	Grâce à Némo en dividi, j'ai retrouvé le sourire, pour dormir bien collé contre Ambika tellement il fait froid ! Mon biberon m'attend, Raj uncle me donne mes graines, Bindu me baigne, et Palsathi m'emmène à l'école. Demain, il y a une fête et je dois mettre ma plus belle tenue ! Je cours tout l'après-midi avec Priya, la petite fille d'à-côté. Elle a un scooter pour rentrer de son travail. Pas comme ma mère, qui rentre en avion, et j'attends son taxi de pied-ferme : je suis cool jusqu'au coup de sonnette, et là, j'explose, c'est plus fort que moi, je prends mes claquettes et je m'en vais de cette taule ! Je vais même faire caca dans le jardin, tant pis pour Ammuma et la terre entière ! Non mais !
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	Quand j'ai fini, tout est oublié, et ça fait du bien de la voir, cette maman qui se promène tout le temps ! Elle sort un gros paquet de jeux très rigolos - et je rigole. Je suis tellement fatigué que je n'arrive même plus à retrouver UNE langue, je répète sans fin agaga-agaga-agaga et je m'endors sur Papahouêtu, bien serré contre elle.
Jeudi	Elle m'avait prévenu, mais elle a encore disparu ! Enfin, la fête de l'école était très gaie, j'ai peint mon panier avec les doigts pour porter mon prassad et ma deepa à la maison, on l'allumera avec celles d'Ammuma plus tard. En rentrant, j'ai fait un tel déjeuner, japathis et curry, que je dors un peu. Palsathi m'emmène chez le mécanicien, pour que je l'aide à réparer la voiture de Dhanya. Je parle à mama au téléphone, elle est dans le taxi, et je suis très brave, à la fin, je lui envoie des baisers sans pleurer et je raccroche tout seul. J'avais un ticket pour trois séances de Némo et je me suis endormi pendant la deuxième dans la chambre d'Ambika. Elle réapparaît dans la nuit, je glisse ma main sous sa joue et me rendors.
Vendredi	Pas d'école, pas de travail ! Mama nous a trouvé des 'flowers' pour faire joli sur les roues de notre vélo et une corne ! Qui fait tellement de bruit qu'elle finit enfermée dans la valise ! Je demande la permission pour la montrer au père de mon copain Kabylan qui vient prendre le petit-déjeuner avec nous. Il m'apporte des biscuits super-yummy et j'en donne à tout le monde dans la maison ! Je lui raconte toutes les photos que j'ai, je voudrais partir avec lui. Mais il pleut à seaux, c'est la mousson, et je n'ai pas de culotte : shame, shame, poppy shame all the monkeys will know your name ! Deux petits enfants passent à la maison, je voudrais jouer avec le garçon, Raja, et la fillette, Pixie, a un pistolet rose, je ne sais plus où donner de la tête. Je regarde Pixie manger avec les doigts, et je fais exactement la même chose.
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	Nous prenons le dessert, un mossami en tranches, en regardant Oswald, mon copain la pieuvre bleue, à la télé. Il ne pleut plus, mais il fait très chaud et je voudrais sortir! Nous accompagnons Palsathi déposer une autre auntie à l'aéroport, je lui apprends le français. Ma mère ne part pas, son travail est fermé. Nous faisons la queue sous la galerie devant pour un billet, ça glisse super-bien et je fais du patin en suçant des graines de supari. Ca dure des heures et ensuite, je suis tellement crevé, j'essaye de ne pas dormir pour tenir jusqu'au restaurant, et là, j'allume la soirée : je hurle de toute mes forces dans les cabinets du café. Je me calme avec le caissier qui ne supporte pas mes larmes, et finalement, je tiens jusqu'au retour !
Samedi	Je tenais tellement à voir Arya, malheureusement, après le déjeuner, tout le monde fait la sieste pour être en forme ce soir, raté ! car moi, je ne dors pas ! sauf au dernier moment ! Au réveil, je terrasserai un tigre, alors je me fiche pas mal des veilleuses devant la porte ! Oui, je sais que j'en ai rapporté une de l'école ! Je daigne enfin m'habiller après le bain, mais pas en kurta ni pyjama ! Tant que je n'aurai pas allumé ma deepa, je vois bien qu'Ammuma ne me lâchera pas. Finalement, je prends l'allumette enflammée et allume ma veilleuse tout seul avant de me brûler ! Nous commençons la soirée par un endroit magnifique, il y a des bougies partout et des dames en train d'arranger des dessins de fleurs par-terre. Mais nous nous sommes trompés, nous allons à un concert de rock et ça, j'adore ! Je retrouve Madappa uncle et Kukie auntie - complètement oubliée, mais plutôt rigolotte avec ses grands cheveux. On me parle comme un grand, je dois astiquer mon anglais ! Le plus beau, c'est lorsque nous allons chez Gouffa auntie, elle a mis des petites deepas devant sa porte, elle a commandé mes plats préférés et me donne une gorgée de vin pour trinquer ! Je me tiens très bien et honore ces dames jusqu'à mon dernier souffle du jour.

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Dimanche	Nous plions de petits bagages et partons en taxi voir Mallika. Nous nous arrêtons pour le déjeuner chez des amis à la campagne, dans une maison rouge et jaune. Un jeune homme me montre tout dans le jardin, l'âne, les singes, la mare, nous cueillons plein de fleurs et il en fait un bouquet terrible pour Mallika avec un lien de bananier ! Au menu, pâté et camembert, mais je fais une crise de timidité terrible et je vais retrouver Gopal pour qu'il me donne à manger. Je me perds dans tous les escaliers et courettes, il y a des petites statues sur toutes les tables, dans tous les coins, des images. En repartant, il y a des maisons de sel le long de la route, pour mettre dans la cuisine. Je me réveille sur la banquette arrière, dans le jardin de Mallika et nous allons prendre le thé chez sa fille. Son mari et ma mère discutent très fort, et je demande à rentrer à la petite maison de Mallika que j'aime tant, mais ils me répètent qu'ils ne crient pas du tout, ils parlent politique, tout va bien… Je m'échappe retrouver les chiens qui sont attachés à cause des pétards toute la journée et toute la nuit. Ils en ont très peur et n'ont qu'une idée, rentrer se cacher sous un lit. J'aide Mallika à préparer le dîner et mettre la table. Tout est prêt pour Titou. Demain, il va m'emmener sur sa nouvelle moto noire ! Nous dînons au soleil, mais il n'y pas beaucoup de pile et il faut allumer des bougies. Ca me fait un peu peur pour aller prendre mon bain. Il pleut dans la nuit, ça rafraichit.

Lundi	Le chien Lira a dormi sous notre lit, et fait un énorme pipi ! J'en cours dans toute la maison ! Baigné et habillé, je vais vite gambader dehors dans la terre rouge dès que la pluie revient ! Je me lave les pieds dans les flaques. Nous allons à l'atelier de Paulraj, il y a des jolis bouts de tissus partout.
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	Pendant que nous avions perdu le chauffeur, je suis resté sur la table du gardien à regarder passer les gens, j'étais très content. Je vais jouer dans le jardin du travail de Mallika où il y a une énorme boule d'or. Je suis déjà allé dedans, ça fait un escargot, on s'assoit et on regarde le rayon de lumière au milieu. Titou est revenu et je suis tellement excité qu'il m'emmène sur sa moto que je ne peux pas manger ! Nous allons nous promener dans la forêt, il y a des lianes et des fleurs, des vaches et des fourmis. Je regarde un peu le dividi de Gromitt, puis je grimpe dans la voiture, nous rentrons à Madras. Je m'endors en écoutant une chanson pour les bébés indiens : ha-ha-ha-ho-ho-ho-ha-ha-ha-ho-ho-ho, très efficace ! J'ai très envie de voir les filles de Bopanna uncle, et je comprends soudain qu'elles sont encore en vacances, avec leur bébé. Je vais quand même au restaurant : ils ne savent même pas ce que les enfants aiment et je n'ose pas demander un jus de pomme. Je ne mange pas gran'chose et m'essuie sur mon pantalon, ça fait des décos très tendance : on me complimente sur mon sarrouel, 'cool'. Bops me raconte Papatéhou, il aimerait que nous allions chez lui la prochaine fois ! J'aime beaucoup sa maman, les petites filles et le BEBE ! Ma mère me dit au lit, que demain, elle travaille et que je suis encore en vacances avec Palsathi !

Mardi	Cette idée me panique un peu, et à l'aube, je lui demande si son travail est bien fermé, elle en est sûre, ça ouvre un peu plus tard et je me rendors après mon biberon. Le lait d'Ammuma est tellement parfumé ! Une fois levé, j'ai des hauts-le-corps pendant lesquels je dois absolument voir ma mère immédiatement, et j'enfile le couloir à sa recherche en hurlant. Je hurle si fort que je n'entends même pas qu'elle me répond ! En plus, elle ne part pas sans me le dire.
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	Pendant le petit déjeuner, je lui prends le visage entre les mains et je lui promets que je serais courageux et que je ne pleurerai pas. Je joue avec le légo, il y a un bonhomme pour Palsathi, un pour Bindu et un pour moi. Je lui dis qu'elle peut partir et l'embrasse quand elle s'en va. Ce soir, elle ne m'a pas appelé.
Mercredi	Retour à l'école… J'ai appris une petite chanson que je connaissais déjà, Twinckle, twinckle, little star… Après, je ne voulais rien faire, je me suis endormi au milieu du salon. Ma mère rentre très tard de Tiruppur : ce sont les rois du slip, et elle m'en a rapporté toute une série super ! J'en ferais un très bon usage…
Jeudi	Le traintrain commence à rentrer, mais je ne sais pas pourquoi, je panique lorsque ma mère me dépose à l'école. Après son travail, elle m'emmène faire de folles courses, qui se finissent par une chemise en bambou pour mon père ! Nous avons un vrai dîner d'adieu chez Gayathri, nous rentrons ensuite à la maison, la valise est finie, je prends mon bain, me couche jusqu'à ce que le taxi vienne nous prendre et nous dépose à l'aéroport. Ca m'a fait du bien, me voici tout frais pour jouer, j'ai mon éléphant-à-trésors et je fais une autoroute sur le rail des sièges de la salle d'attente. Dans l'avion, nous avons deux sièges tout seuls et je me glisse par terre roupiller pour la nuit dans un monceau de couvertures.
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Vendredi 27/11	Au réveil, je suis en pleine forme et fais la loi sur ma rangée. Il paraît que c'est la dernière fois que nous prenons ce petit avion. C'est l'heure de ma sieste dans le deuxième vol, et je mets un bazar terrible, à poil et tout, je ne veux pas m'asseoir, et le steward refuse de me donner à boire. Ensuite j'ai tellement honte que je n'ose pas demander. Toutes ces démonstrations m'ont épuisé, je m'endors en arrivant à Mérignac. Il paraît que c'est mon oncle Claude qui est venu nous chercher et m'a porté. Et qu'il avait perdu la voiture dans le parking, et que tout le monde l'a cherchée pendant que je dormais tranquillement allongé sur ma valise rouge ! Je me suis réveillé dans mon jardin ensoleillé, et mon père est passé à toute allure sur son tracteur, il y avait une foule en train de ramasser les kiwis et j'ai aidé à porter le goûter… Nous sommes rentrés !!

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... avec Galina Olympe