Réflexions de « Jean » sur les origines du nom



 

 

 

 

   

 

 

   

  

     

 

Mon père « Jean-Jacques » dit «Yann » (1898-1989) était curieux de nature et avait un esprit très bien organisé. Il s'est plongé dans l'histoire de sa famille, au sens large, pour la situer dans son contexte des diverses époques. Sa mémoire était excellente et il jonglait dans les arbres généalogiques. L'ordinateur n'existait pas. Ses nombreux tableaux apportent aujourd'hui à ses descendants une riche manne d'informations.
Il parlait volontiers de ses ancêtres, de sa famille et toujours avec fierté.
C'est dans cet esprit que je vais apporter à nos enfants et petits-enfants quelques réflexions personnelles sur notre nom. Je ne marcherai pas sur les riches platebandes que mon père nous a laissé ni dans celles de ses deux petites filles, Anne et Mathilde, qui, avec mon frère Georges, ont repris le flambeau de la généalogie et de l'histoire. Grâce à Internet, ils ont même donné une audience mondiale. à notre famille !
 
     Et d'abord  FRANC pourquoi  ?
N'oublions pas que c'est des FRANCS que la FRANCE tire son nom. Les  Francs formaient dans l'antiquité, un peuple germanique installé dans la région du Rhin et de l'Escaut. Il était divisé en « tribus »: francs saliens, ripuaires, tudesques et autres. Les Romains qui avaient occupé, sinon colonisé une partie de la Germanie, étaient remplis d'une crainte superstitieuse devant leur intrépidité. Ce furent eux qui repoussèrent les Romains au delà du Rhin en 251.
 
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Les Francs Saliens, conduits par leur chef Clovis (456-511) défirent le Romain Sygarius à Soissons (486 -histoire célèbre du vase), puis ils envahirent la Gaule et descendirent jusqu'à la Méditerranée. Lors de la bataille de Tolbiac (496) où il battit les Alamans, il fit vœux de se convertir au Christianisme, la religion de Clotilde son épouse.
Saint-Rémi le baptisa à Reims après lui avoir délivré la célèbre injonction :
" Courbe la tête, fier Sicambre.
" De ce jour, tu brûleras ce que tu as adoré
" et tu adoreras ce que tu  as brûlé ".

Puis 3.000 de ses guerriers furent baptisés.
Clovis, roi des Francs, fut le premier " roi barbare " à se convertir. Ceci lui apporta l'appui du monde gallo-romain de l'époque qui avait déjà largement embrassé la religion chrétienne. En quelques siècles elle couvrit la Gaule et le monde romain.
 Leur christianisme, allié à leur courage et à leur intrépidité, fit la force des Francs.

 
Bien qu'il y ait de nombreux lieux dit « Franc » ou « Les Francs » dans le Sud-Ouest et en Périgord en particulier, il serait présomptueux d'affirmer que notre nom a une origine « franque ». En effet ce n'est que douze siècles plus tard, en 1658 que le premier Franc de Ferrière « François » apparaît dans les archives de la ville de Lalinde comme Consul.

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Par contre, depuis le haut moyen âge, l'homme « franc » était l'opposé de l'homme « lige ». Ce dernier était un vassal. L'homme franc lui était un homme libre.
Quelque soit l'origine de leur patronyme, les Franc de Ferrière ont gardé à travers les siècles les qualités de courage déployées par les vieux Francs Saliens, la force morale que leur a apporté le christianisme à travers la Religion Prétendue Réformée adoptée par leurs ancêtres et enfin l'amour de la liberté ancrée dans le cœur des hommes « francs ».

 
     M
aintenant FERRIÈRE, là il n'y a pas d'ambiguïté.
Ce nom est lié à l'extraction et au traitement du minerais de fer et sa transformation en « fer » ou en « acier ».
Les mines et les forges d'autrefois n'avaient rien à voir avec les le gigantisme des mines et des aciéries qui se développèrenr à partir du XIXe siècle. Il y avait des petites unités de production de fer là où l'on avait trouvé un gisement de minerais exploitable à l'époque et où, si possible, il y avait du bois en abondance pour faire le charbon de bois. qui était le combustible des forges.
Le Périgord répondait à ces critères et le fer fit sa richesse pendant des siècles. C'est ainsi qu'à Sainte-Colombe, à quelques kilomètres au nord de Lalinde, nos ancêtres FRANC, Sieurs (ou Seigneurs) de FERRIÈRE exploitaient, vraisemblablement un petit gisement de minerais de fer et le transformaient en métal. Il ne reste aujourd'hui pas trace des bâtiments qui étaient liés à cette activité.

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Par contre un jour il y a fort longtemps, mon père nous amena à Sainte-Colombe pour nous montrer les lieux où résidèrent nos aïeux. Parcourant un bois situé sur le domaine de Ferrière, nous sommes tombés sur un amoncellement, modeste, de scories brutes telles qu'elles sortaient des fours artisanaux de l'époque après que le fer en fusion ait été récupéré dans des moules et mis en lingots. Elles se présentaient sous la forme de cailloux noirs vitrifiés de la taille d'un poing.
Si l'origine de « FRANC » laisse encore place à spéculations, l'origine de FERRIÈRE, elle, est indéniable.
De tout temps, la noblesse pouvait être soit terrienne, soit de robe (juristes ou ecclésiastiques) soit d'épée. Mais elle ne pouvait sans déroger exercer aucune autre occupation à moins d 'être " Maître de Forge " ou " Maître Verrier ".
Les Franc de Ferrière entraient dans la première catégorie.

 
 Épilogue

 
 
  Q
u'est devenu le domaine de Ferrière ?
En 1685 Louis XIV révoqua l'Édit de Nantes. Notre aïeul Armand Franc, Sieur de Ferrière comme un quart de la population de Lalinde à l'époque, appartenait à la Religion Prétendue Réformée ( les Protestants) dont le Roi voulait débarrasser son royaume suivant le principe :
" Cujus Regio, cujus Religio "
.

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Les persécutions commencèrent. Sans pitié.
Armand le 7 Avril 1713, fut mis dans l'obligation de vendre (?) le Domaine de Ferrière à Jean QUEYRAL, Procureur du Roy à Lalinde. Il se retira dans le domaine de Lansade à Prigonrieux, près du Château de La Force, au voisinage de Bergerac, centre protestant du Périgord.

Au cours des siècles, notre famille Franc de Ferrière, fidèle à ses racines terriennes a toujours été présente dans la vallée de la Dordogne, faisant honneur et à son nom et à ses ancêtres huguenots. Les vicissitudes de l'histoire avaient fait que après la guerre de 1914-1918 , mon père, Yann, était le dernier du nom. Son cousin Georges dont les parents habitaient le château du Valladou, à Bonneville, était tombé au champ d'honneur en 1915. Son nom se trouve gravé sur le Monument aux Morts de Bonneville qui se trouve sur les hauteurs au dessus de Moncaret.


Mais depuis lors le nom a été bien assuré.
 
M
on père eut deux fils. Mon frère Georges et moi-même.
Mon frère a eu un fils Luc qui a eu lui-même un fils Jacques.
J'ai eu trois fils : Jean-Jacques qui a deux fils : Jérémie et Yann
Marc qui a trois fils : Sylvain, Nicolas et Grégory
Wilfrid qui a deux fils : Hugo et Pierre.

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Je fais simplement le vœu que tous ces Franc de Ferrière, garçons ou filles, et ceux à venir continuent à porter fièrement notre nom dans la belle vallée de la Dordogne et de par le monde. Mais a qu'ils n'oublient jamais qu'ils doivent aussi leurs existences à leurs mères respectives. Elles aussi sont, ou furent, des « Franc de Ferrière ». C'est grâce à elles qui les ont élevés, grâce à leurs qualités de mères et à leur sens inné de l'honneur familial qu'ils sont devenus ce qu'ils sont ou ce qu'ils furent.
 
J
e n'ai pas parlé d'elles, mais je ne les oublie pas : que tout ces fils leurs témoignent toujours amour filial et respect, dévouement et soutien moral car elles peuvent en avoir parfois besoin, elles le méritent.

    Et comme disait ma mère :
 
"
C'est bien la moindre des choses !
"

   Que Dieu vous ait tous en sa Sainte Garde.

 

Jean FRANC de FERRIÈRE
ROQUEBRUNE-CAP MARTIN   
le 14 Février 2007
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