SB - II.6.F  
 Edouard Victor Bourcart 10/14 
né le 21 ou 24 juin 1874 à Cannes (06) lle 10 janvier 1910 à Mulhouse * (68)
fils de Arthur Bourcart (1838-1889) 20/24 et de Adèle Eyth (1840-1881) 21/25
 a) il épouse le 29 mars 1889 à Mulhouse * (68) 
Lucy Doll 11/15
née le 17 octobre 1880 à Mulhouse * (68)
le 3 janvier 1972 à Mulhouse (68)
fille de Edouard Doll (1838-1924)
22/30
et de Mathilde Frey (1850-1935) 23/31
 


Edouard et Lucy

b) elle épouse en 2e noce le 24 juin 1946 à Nice (06)
André Frey
né le 31 octobre 1877 à Guebwiller * (68) décédé le 19 août 1958 à Mulhouse (68)
fils de Léon Frey (1847 - 1917)
et de Marie Mieg (1851 - 1927)

il avait épousé en 1ère noce le 14 janvier 1905 à Mulhouse * (68)

Marguerite Thierry-Mieg
née le 27 novembre 1881 à Mulhouse * (68) le 23 janvier 1945 à Nice (06)

 

 * L'Alsace est alors province allemande.          
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E
nfants d'Edouard Bourcart et de Lucy Doll :
Claire Geneviève dite Genette Bourcart (06.12.1900 Asnières - 25.07.1989) 5/7
elle épouse le 24.07.1924 Etienne Schœn (04.07.1894 - 21.12.1976) 4/6
Jean Edouard Arthur Bourcart (11.02.1905 Colmar - 11.02.1930) b
il épouse vers .... 1925 Marguerite Roser (18.01.1905 - 05.11.1973)


Enfants d'André Frey et de Marguerite Thierry-Mieg (tous nés à Guebwiller) :
Hugues André Frey (10.11.1906 - < 1999*)
il épouse le 20.05.1939 à Nice Zina Zoubarew (27.1O.1899 à Sébastopol - <1999)
René André Frey (O6.12.1906 - < 1999)
il épouse le 10.10.1941 à Paris Paule Demarcq (20.1O.1905 à Pont-sur-Sambre - <1999)
Bernard Jean André Frey, né le 10.11.1913
il épouse le 05.07.1946 à Ludwighafen Gilberte Louise Viviane Retgen
                                                         (26.02.1911, Outreau Pde Calais - 26.10.1998)

¤ Edouard Bourcart est né à Cannes où sa famille est venue s'installer, après l'annexion de l'Alsace-Lorraine suite à la défaite de 1870. En effet, tous les Alsaciens-Lorrains qui choisissent d'opter pour la France et donc de conserver la nationalité française, doivent impérativement transporter leur résidence principale en France !
 
Son père est médecin et s'installe sur la Côte d'Azur. C'est donc sur les bords de la Méditerranée qu'Eddy a fait ses premiers pas en compagnie de son demi-frère Toul (Arthur), et de sa demi-sœur Lizzie, dans la grande villa construite en bord de mer, la villa St Rémy.
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 Edouard Bourcard enfant

  

 

 

 

 
Les Bourcart de Cannes gardent des liens très étroits avec leurs cousins restés en Alsace, à Guebwiller.
 

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La deuxième épouse du Dr Bourcart, la maman d'Edouard meurt en 1881. C'est très dur de perdre sa mère, quand on n'a que 7ans. Son père l'expédie en Alsace avec son petit frère Georges. Ils sont accueillis par leur oncle Théodore Frey 46/62 qui va les entourer de son affection. Ils habitent 3 ans dans cette famille d'adoption. C'est ainsi qu'Edouard connaît très bien Luche Doll.

¤ Lucie Doll, surnommée affectueusement dans la famille, Luche est l'avant dernière d'une fratrie de 5 enfants très liés les uns aux autres. A Guebwiller, on cousine beaucoup entre familles d'industriels protestants tous liés par mariages.
Lucie est née allemande, mais elle pourrait avoir la nationalité suisse par sa mère, citoyenne de Schaffhouse. Ses parents sont francophiles comme la plus grande partie de la bourgeoisie mulhousienne. La fillette suit des leçons d'un cours privé en français.


¤ Edouard Bourcart passe son baccalauréat à Paris et entre à l'Ecole des Hautes Etudes où il réussit brillamment. Il se destine au métier de la finance et fait de nombreux stages au Havre, à Liverpool, ou à Paris (Banque d'extrême orient ? et crédit Lyonnais)

Eddy se fiance avec Lucy Doll, la fille d'une de ses cousines alsacienne, qu'il connaît bien grâce à ses séjours à Guebwiller et dont la mère, Mathilde Doll-Frey, lui a servi de mère dans son enfance. Lucy devient donc française par son mariage.

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Luche & Eddy
à Cannes pendant leur voyage de noce, nov. 1899,
Ils sont sur la promenade du midi, devant la villa
St Rémy.
 

   

photogr.
par Walodj Ronlchensky
 

 

 
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Edouard Bourcard accepte un poste à la banque de ... à Paris et s'installe avec sa famille à Asnières, route de Courbevoie. On lui propose un poste de directeur adjoint de la Société générale Alsacienne de Banque en ~ 1901 à Strasbourg. Son efficacité et ses compétences sont appréciées. Il est nommé malgré son jeune âge (~28 ans ?) à la tête de la succursale colmarienne de cette maison bancaire dans les années 1902-1903. La famille s'installe au n° 17 rue de la maison des têtes. Ils ont maintenant deux enfants.
 Genette et son petit frère Jean en juillet 1905... Photogr. Severin Schoy, 
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...et à Colmar en février1911
Photogr. Kling Jenny,
(Basel).

 
¤ Mais Eddy est diabétique. Peu à peu, à cause de cette maladie, il perd la vue. Son plus proche collaborateur et ami, l'aide à poursuivre son travail malgré une acuité visuelle de plus en plus déficiente C
e terrible handicap ne l'empêche pas de rester un excellent gestionnaire. Vers 1909, il devient quasiment aveugle. Il ne peut pas rester à la tête d'une succursale. Mais ses réelles compétences font que sa banque lui propose le poste de codirecteur de l'agence de Mulhouse.

¤ Eddy déménage avec sa famille, place Guillaume Tell, en face du magnifique parc (parc Steinbach). Mais la maladie devient douloureuse. Il part à Lausanne où un chirurgien tente une opération. Courageusement il se remet au travail à son retour. Puis son diabète l'oblige à renoncer à son métier. Le voici retenu à la maison, aveugle. Musicien, il gratte la guitare... Son frère Georges, médecin à Menton, chez qui il vient faire un long séjour essaye de l'encourager à faire attention à son alimentation, à renoncer à toute consommation d'alcool même, car c'est encore une forme de sucre.
 
E
ddy écrit régulièrement à ses enfants quand il se retrouve retenu loin d'eux.
 
¤ G
enette et Jean sont alors chez leur grand-mère Groum (Mathilde Doll-Frey). Comme il est aveugle il s'aide d'une règle pour écrire, et ses lettres, fermement dessinées sont très espacées les unes des autres pour rester lisibles et ne pas se chevaucher. Genette, du haut de ses 9 ans est chargée de lire à son petit frère les missives du papa aimant. Mais le diabète est une maladie inflexible : l'état d'Eddy s'aggrave... il meurt au début de l'année 1910 .

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Jean, Luche et Genette, avec leur chien, Cachou (?)
probablement au jardin du chemin
du Klettenbergvers 1911

 
Luche se retrouve veuve à 30 ans. Mais sa famille et celle de son mari l'entourent de leurs soins et les aident à surmonter ce terrible coup.

¤ Au moment de la guerre, Mathilde Frey-Doll encourage sa fille à partir pour la Suisse avec ses enfants et ses neveux et nièce Steiner. Ils passent ainsi quelques mois à Saint Blaise, près du lac de Neuchâtel.

¤ La guerre est terminée, l'Alsace est redevenue française. Luche et ses enfants habitent Mulhouse, Impasse de la Rue de la Sinne (Au fond à droite), dans le même immeuble que sa mère. Au rez-de-chaussée se trouve le siège de la Société Edouard Doll et Cie, gérée par Mathéo Steiner. Cette Société appartient encore à Mathilde Frey-Doll. Henri Doll, de Caluire, qui a aussi ses intérêts dans l'affaire revoit régulièrement tous les comptes et prend part à toutes les décisions.
Quand ses enfants se marient, Luche déménage rue de Bourgogne, quelques rues en dessous de chez sa fille Genette.
La mort de son fils en Indochine, à la veille de son retour est un crève cœur pour elle, d'autant plus que le jeune homme était parti Outre-Mer avec sa jeune épouse pour avoir oser braver ses oncles qui désapprouvaient son mariage, et que ces derniers, ayant vu sa détermination et ayant indirectement testé ses qualités de gestionnaire étaient enfin prêts à lui offrir un poste intéressant dans leurs affaires..

¤ Vers 1939, avec la montée des menaces de guerre, elle descend sur la côte, et trouve refuge à l'asile évangélique de Cannes, route de Grace.
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Luche se rend à Nice pour aider son cousin à soigner sa femme, Marguerite et tenir leur ménage, avenue Villebois-Mareuil. Son aide devient précieuse alors que la maladie rend Margerite invalide et dépendante. Celle-ci décède quelques mois plus tard. Luche reste auprès de son cousin. La situation fait peut-être jaser ; les enfants d'André ressentent sa présence comme celle d'une intruse, alors la meilleure solution est de se marier … Ce qu'ils font après la guerre, en 1946.
Ils s'installent dans un appartement en haut de Cimiez, au coin de l'avenue Edouard VII et l'avenue des Arènes (elle achète plus tard, à proximité dans un immeuble en construction pour sa fille, un charmant rez-de-jardin, avenue Colombo).

¤ Après le décès d'André en 1958, elle revient sur Mulhouse, et loge un moment chez sa fille, dans l'ancienne chambre de son petit-fils Jean-Marie Schoen, avant d'emménager au "Bon repos", avenue de la Première Division Blindée, dans une chambre à l'étage.
Quand l'âge ne lui permet plus de rester dans ce logement, elle entre dans la maison de retraite du Diacona, près du canal couvert, où elle finit paisiblement sa vie.
Son 90e anniversaire est l'occasion de réunir autour d'elle tous ses petits-enfants et arrières-petits-enfants rue des Vendanges chez sa fille.

 
Sources : traditions orales,
Genette Schoen-Bourcart  
Monique Franc de Ferrière-Schoen  
Archives familiales (Correspondances)  
En souvenir d'Edouard Bourcart (brochure publié après son décès)  
'Tableaux généalogiques de la famille Bourcart'', Livre Frey. 
01/2001

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