SB - V.40.M  

 
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laudius (Claude) Engel 72/104
 baptisé le 19 octobre 1749 à Mulhouse* (68) le 20 juin 1805 à Mulhouse (68)
fils de Jean-Georges Engel (1712 - 1780) 144/208 et de Rosina Sontag (1720 - 1772) 145/209
il épouse le 16 février 1780 à Mulhouse (68)
Anna Catharina (Catherine) Baumgartner 73/105
 baptisée le 19 août 1756 à Mulhouse (68)
le 4 septembre 1832 à Mulhouse (68)
fille de Anthon Baumgartner (1720 - 1795) 146/210 et de Maria Magdalena Fibich (~1721 - 1766) 147/211
 

    
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Enfants (tous nés à Bâle, sauf l'aîné, natif d'Illzach) :
Pierre Engel (02.01.1781 - > 1798 ) a
Jean Henri Engel (31.12.1782 - < 1793 ) b
Jean Georges Engel (29.04.1785 - 10.04.1847) c
Anne Catherine Engel (26.04.1790 - < 1798 ?) d
Jean Henry Engel (05.10.1793 - 19.01.1857), 36/52  
il épouse Suzanne Mengis (11.06.1799 - 09.03.1877) 37/53
 

¤ Claudius Engel fait peut-être un apprentissage de tailleur. Il se destine en tout cas à une profession dans le textile, puisqu'il entre dans la corporation (tribu) des Tailleurs, la Schniderzunft, le 17 février 1780, le lendemain de son mariage.
  
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Le nom de la ville s'orthographie Mulhausen jusqu'en 1848.
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n effet, maintenant que le voici marié et chef de famille, il devient citoyen à part entière, ce que prouve son entrée dans l'une des six tribus mulhousiennes, par le biais desquelles les bourgeois de la cité peuvent participer aux affaires communales.
Mais c'est dans l'impression qu'il va faire carrière.
 
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la fin du XVIIe, la grande aventure économique de Mulhouse est en rapport avec le textile. Il s'agit des indiennes, ces fameux tissus de coton, imprimés à la planche, et qui font fureur en Europe et tout particulièrement en France.
 
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laudius est imprimeur d'indienne. Il fait partie de l'élite ouvrière. En effet leur travail demande une grande minutie. Ce sont les imprimeurs qui impriment, à l'aide de grandes planches de bois gravées, les motifs sur la toile de coton blanche. Chaque planche d'impression lourde de plusieurs kilos, correspond à un motif et une couleur.

  Travaux de la manufacture, impression sur coton de Jouy-en-Josas,
  Oberkampf, 1783, détail et son agrandissement montrant le travail   d'impression à la planche. 
  L'
imprimeur, après avoir posé la planche à imprimer sur le tissu,
  en imprime le motif en donnant un coup de maillet.
  Il y a autant de planche que de couleur et de motifs.
  Il faut donc répéter une multitude de fois la même opération
  avec une grande précision du geste pour avoir un dessin final parfait
.
 

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e dessin est gravé en relief dans l'épaisseur de la planche.
Cette technique d'impression textile artisanale, originaire des Indes où elle est toujours employée, ressemble à celle des tampons encreurs.

A cause du poids de la planche et de la sûreté du coup de maillet, être imprimeur d'indienne est un métier d'homme. Et parmi les nombreux emplois offerts par les manufactures d'indiennes de la ville, c'est l'un des mieux payés...

¤ Son épouse est mulhousienne comme lui. Le couple va habiter successivement Illzach, Bâle puis Mulhouse.
 
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a Révolution Française est cause de grands changements pour Mulhouse. Ville libre, alliée des cantons suisses, elle est une enclave étrangère en terre alsacienne. Tant que l'Alsace était considérée comme "province d'étrangers effectifs", ce statut particulier de la petite république indépendante ne posait pas de problème Mais voici que les frontières de la France sont repoussées jusqu'au Rhin. Et un cordon douanier est établi autour de Mulhouse, asphyxiant peu à peu son économie. La vente de la production locale d'indienne, tout comme l'achat des denrées indispensables, tout circule en payant des droits exorbitants, ou par contrebande... Les fonctionnaires chargés de faire respecter la douane sont peu consciencieux. Heureusement ! Mais c'est un coup dur pour les Indienneurs qui ont à faire face à une dure concurrence. La crise est d'ailleurs antérieure à 1789, car plusieurs édits royaux avaient essayé de limiter l'entrée de ces cotonnades imprimées.

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La population mulhousienne diminue d'ailleurs au cours du XVIIIe.
Cela explique peut-être les déménagements sucessifs de la famille Engel : Illzach, abord, village appartenant à Mulhouse, mais où le régime strict et tracassier des corporations n'a pas cours, puis Bâle, la "grande sœur " de Mulhouse. Mais les difficultés économiques et diplomatiques que connaît Mulhouse, sont aussi bientôt le lot de Bâle. C'est probablement pourquoi Claudius Engel revient s'installer à Mulhouse avec sa famille après 1793.

  
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n 1798 il habite avec son épouse et trois de ses enfants, Pierre, Jean Georges et Henri, la maison n° 680, qu'il partage avec la famille de Jean Meyer, lui aussi imprimeur d'indiennes et celle de Jacques Martin, graveur.

¤ Claudius, dont le nom est francisé en Claude, meurt à 56 ans, à Mulhouse. Son épouse, Catherine, qui a 7 ans de moins que lui, lui survit jusqu'en 1832.
 
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eur fils Georges décède à Thann en 1847...

  
Sources :
générall Bourcart, Jean Finiels La famille Burkhart Bourcart, 1978  
E. Meininger 'Généalogie de la famille Engel' (manuscrit, copie déposée aux AM Mulhouse)  
Jérôme Blanc 'Les Engel, une famille d'industriels et de Philanthropes', notice n° 101  
AM Mulhouse recensement de 1798 F1Aa2  
AM Mulhouse fichier St Etienne  

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