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Le "poêle"
des Boulangers
n'existe plus, il a été
démoli vers 1899. |
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L'histoire de
cette famille remonte, à Colmar, au tout début du XVIe siècle,
quand Heinrich (Henri) Goll, "Brotbeck" (boulanger) acquiert
le droit de bourgeoisie de cette cité alsacienne en 1513. Sept
ans plus tard, un autre Goll, Johann, teinturier, vient aussi s'installer
à Colmar. Ce dernier est dit originaire d'Ulm, où l'on retrouve
la trace de bien d'autres Goll. Il semblerait donc que cette famille,
qui fait aussi souche à Sélestatt, à la même
époque, vienne d'outre Rhin, de Souabe.
Heinrich Goll devient maître de la corporation dit
"zum Krenzli" ou "zum Kränzlin"
(à la couronne) dont le lieu de réunion est situé
au bout de l'ancienne "Judengasse" (rue des juifs), dans
la portion actuellement dénommée rue des boulangers. Ainsi
nommée en souvenir de l'ancien bâtiment corporatif *
édifié à coté de l'une des portes intérieures
de l'enceinte de la vieille ville fortifiée dite porte du Kerker
(de la geôle).
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Heinrich
Goll habite avec sa famille la maison "zum Monen" (à
la Lune) en 1537.
La numérotation des maisons est relativement récente. Pendant
des siècles on désigne les demeures par un surnom souvent
inspiré d'un détail d'architecture, une fresque ou une enseigne.
Cette maison zum Monen est située au n°21 de la rue des
Marchands, dans la quartier St Martin. Elle doit son nom à la famille
du même nom qui y résidait au XVe siècle. C'est le plus
jeune fils de Heinrich, Hans qui en hérite
et la transmet d'abord à son fils aîné Christoffel vers
1566, puis à son 2e, Valentin (dit aussi Veltin) qui y réside
deux ans en 1579-1580, puis à son benjamin Martin.
En 1582, à la mort de Martin Goll, elle devient propriété
de sa veuve, Agnès Weissmann qui convole en 2e noces avec Johann
von Lyndt. Ce dernier y fait faire d'importants travaux de reconstruction
qu'atteste toujours une inscription gravée sur la pierre.
¤ Hans Goll (15..-1587) est un homme important à Colmar.
Il fait partie du groupe de notables qui accueille en 1562 l'empereur Ferdinand
à la "Sandgrub" (la Sablonnière) lors de
la visite de ce dernier à la ville impériale libre de Colmar.
Hans occupe de nombreuses fois des postes clés entre 1563 et 1587,
six fois le poste de Schultheiss (prévôt) et huit fois
celui d'Obristmeister. |
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* Ce bâtiment était
à l'origine la chapelle
de l'ossuaire, dédiée
à St Jacques. En effet
la place d'armes est située
sur l'ancien cimetière.
Lorsque la Réforme est
introduite, la chapelle est
désaffectée et d'importants
travaux y sont effectués
dont témoigne le millésime
MDLXXV (1575) qui figure
sur le portail de la façade renaissance.
En 1581
la place elle même
est pavée.
Voûte de l'oriel
du Corps de arde.
Dessin
de A. Boxler
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Dès 1575,
Hans est un des grand défenseurs de l'introduction de la Réforme
à Colmar avec son ami Sebastian Wilhelm Linck von Thurnburg. Il prend
une part active à l'épisode du 29 novembre 1587...
Ses armoiries sont alors
sculptées, avec celles des 4 autres stettmeister de cette
mémorable année 1575, sur la clé de voûte de
la tribune (oriel) de l'ancien corps de garde *,
alors utilisé comme hôtel de ville, près de la cathédrale.
Martelé probablement sous la Révolution, ses initiales H.H.G.
Herr Hans Goll sont encore perceptibles ainsi que le bouvreuil qui
figure sur ses armoiries.
En effet Herr Hans Goll a reçu en 1572 la concession d'armes
du comte palatin Wilhelm Boecklin von Boecklinsau. Elles se décrivent
ainsi : "d'azur à un bouvreuil au naturel ('ein natürlcher
Gimpel') posé sur un mont à trois coupeaux de sinople. Bourrelet
d'or et d'azur. Cimier : un bouvreuil au naturel sur mont de trois coupeaux
entre deux proboscides alternativement d'or et d'azur". Il s'agit
d'armes parlantes, Goll étant à rapprocher de Gimpel,
le bouvreuil.
Le Portrait de "Hans Goll bourg. Colmar" (portrait, daté
de 1568) est conservé au Musée Unterlinden. Y figurent aussi
ses armes.
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Hans Goll a au moins trois fils. L'aîné, Christoffel (ou Cristophel)
est admis comme bourgeois résident dans la maison zur Monen
en 1566 décède trois ans plus tard sans postérité.
Le cadet Valentin est inscrit en 1670. Il épouse Barbara Grauenfelder
dont il a un garçon et trois filles. Son fils; Hans Ulrich Goll (~1674-1638)
s'installe à Riquewihr. Le dernier garçon de Hans est Mathias
(Martin). Il semble probable bien que non prouvé que Hans Goll soit
aussi le père de Mathias Goll.
Mathias Goll est drapier ou plus exactement tailleur (Gewandmacher).
Il se marie probablement à peu près au moment de son admission
à la bourgeoisie, avec Catharina Gudbrod. Ils ont 6 enfants.
L'aîné, Hans Georg
Goll (~1574-1627)
devient pharmacien, le second
Mathias (1776-1645)
se lance dans le commerce (voir plus loin), le troisième, Elie (1578-<1635)
aussi, la quatrième Magdalena (1583-1...) se
marie avec Martin Keyser, et le plus jeune Hans Caspar (1586-16..)
est orfèvre puis aubergiste. |
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Barbara Gsell
avait épousé
Martin Kriegelstein,
ordonnateur de l'hôpital (Spitalmeister).
Une autre source
la donne comme veuve
de Nicolaus Martin. |
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Mathias Goll est né le 26 (ou le 28 ?) novembre 1576. A l'âge
de 15 ans, il quitte Colmar pour Metz où il va apprendre le français.
De retour dans sa ville natale, il devient négociant et se marie
le 18 octobre 1599 avec Maria, fille de Veltin Goll, petite-fille de Hans
Goll. Elle est probablement sa cousine germaine, Elle meurt quinze ans
plus tard le 5 mars 1614 à l'âge de 36 ans, lui ayant donné
6 enfants
dont au moins deux fils. Mathias Goll se remarie le 13 février
1615 avec une veuve Barbara Gsell *. Deux
enfants viennent agrandir sa famille. Mais Barbara meurt huit ans plus
tard le 4 mars 1633.
Le troisième
mariage de Mathias est célébré le 2 juin 1634, avec
Maria Riefflin, veuve de Johann Conrad Birr puis le 30 septembre 1639
avec Anna Heintz, veuve de Johann Peter Weztzel. Il a donc eu quatre unions
successives, avant de mourir à l'âge de 69 ans.
Les Goll font partie des notables et des familles aisées de Colmar.
L'inventaire dressé après le décès de Maria
Goll fait état de jardins, vignes, et de 2 maisons, zum Haupt
( à la tête) et Zum Affen (au singe) situé
dans la Schädelgasse (rue du crâne, dans la rue Mercière).
Y sont aussi inventoriés une abondante vaisselle en argent, des
bijoux, ... ainsi qu'une riche bibliothèque qui vient probablement
en partie de son grand-père Hans, l'un des introducteurs de la
Réforme dans la ville, puisqu'on y trouve entre autres des ouvrages
religieux dont deux bibles in folio...
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Philippe Mieg
indique
1645 ?
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Mathias
Goll est protestant comme son père et son grand-père. Il est
élu en 1624 comme membre du Conseil. Quatre ans plus tard, il est
destitué, au moment de la contre-Réforme à cause de
son attachement à sa foi. Il préfère renoncer à
ses fonctions municipales et quitter sa ville plutôt que d'abjurer.
Il se retire donc avec sa seconde épouse et ses enfants à
Sundhoffen, sur les terres du duc de Wurtemberg. Les aléas de la
Guerre de Trente Ans sont de nouveaux favorables aux Protestants : Les Suédois
prennent la ville de Colmar en 1632. Le culte évangélique
y est rétabli. Mathias revenu dans sa ville natale y est nommé
membre du nouveau Conseil et Stettmeister avec Conrad Ortlieb, Emmanuel
Roettlin, Andreas Maeder et Niclaus Sandherr. Il reste à ce poste
jusqu'à sa mort le 21 décembre 1646**. |
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Hans ou Johann Goll (1603-1666), le 3e fils de Mathias Goll, marchand
drappier, est propriétaire de la célèbre maison
dit Pfiester, rue des Marchands. C'est l'un de ses fils, Elias,
alors déjà père de 9 enfants, qui la vend pour
2.100 florins en 1687.
¤ Johann Wilhem Goll, père de Anna Maria Goll (1728->1759)
177/241,
est probablement le fils ou le petit-fils de ce Johann Goll (1603-1666).
Les registres de baptêmes et de mariages les plus anciens conservés
à Colmar remontent à 1575. Une recherche dans les archives
devrait permettre d'en savoir plus... ?
Armes
de Johannes Goll
de Colmar, 1572
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Posé
sur un mont
à trois coupeaux de sinople.
Bourrelet d'or et d'azur.
Cimier :
un bouvreuil au naturel
sur mont de trois coupeaux
entre deux proboscides
alternativement d'or
et d'azur.
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* Leurs trois enfants
sont :
Hans Jacob (1695-1765), Maria Salome (1699-1720), Hans Ulrich (1702-1754).
La descendance des deux garçons se poursuit au moins jusqu'à
la fin du XIXe siècle.
De la branche aînée sont issus les barons de Goll, de Montbéliard.
Sources :
Sébastien Langlois-Berthelot (registres de la paroisse protestante
de Colmar)
'Le livre des bourgeois de Colmar 1660-1789', transcrit par J. Baxchschmidt,
AM Colmar 1989
Edouard Metzenthin, 'Anciennes familles colmariennes : les Goll et leur
origine',
in Annuaire de la Soc. historique et littéraire de Colmar, 1935,
pp. 56-68
(suivi de) Philippe Mieg 'Généalogie de la famille Goll
de Colmar', idem pp. 68-72
Auguste Scherlen, 'Topographie du vieux Colmar', réédition
et trad. dir. par Jean Meyer 1996
Jean Marie Schmitt, article Goll, branche de Colmar
in Nouveau Dictionnaire de biographie alsacienne, n° 13, pp.1242-1243
08/2005
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le 31 octobre 1742l
à Colmar (68)
,
elle épouse
