Jean Barbancey dit Chéri
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IV.4.Mm
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Jean dit «Chéri» Barbancey 34/50a


né vers 1793 à Bordeaux (33) ?
après 1820 en Guadeloupe
fils de
Jean Barbancey (17..-1824) 70/102

et de
Marguerite Moreau (17...>1839) 71/103

Enfant,
une fille postume et née hors mariage :
... ... née après 1820
future
"Madame Napoléon Gallet"

Jean -Barbeancey..
appelé «Chéri» en famille...
(portrait à l'huile)...

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¤ Jean Barbancey fils de Jean est probablement né à Bordeaux vers 1793. Tous les siens l'appellent «Chéri»·.

Son père est parti, alors que son fils était encore bien petit, faire fortune Outre-Mer.
Chéri grandit dans le quartier des Chartrons, où se trouve le port de Bordeaux, entouré par sa mère et sa petite sœur, Hélène 35/51, à laquelle il est tendrement attaché.
Sa mère a beaucoup d'affection pour lui et une grande admiration. Elle a de quoi être fière de ce fils, il est beau, doué...
Elle le gâte probablement beaucoup. Mais elle est aussi très exigeante, ayant conscience du caractère facilement léger de ce garçon.

Il se destine assez naturellement à participer au grand commerce qui fait la fortune de Bordeaux. Il ne veut pas rester au port, mais s'embarquer sur les navires, car il aime voyager. Il reçoit une bonne éducation et entreprend une formation pour devenir capitaine au long-cours.

¤ En 1812 Chéri Barbancey est appelé au service et il fait partie de la marine militaire française pendant trois ans, jusqu'en 1814. Libéré de ses obligations militaires, il passe huit mois à la Martinique. Marguerite Moreau lui fait donner à son retour de bons maîtres, qui lui donnent notamment des leçons de tenue des livres de comptes, mais il ne s'y tient que pendant deux mois avant de s'embarquer en 1815 pour Pondichery. Elle craint de le laisser partir, et qu'il se laisse entraîner par la facilité d'une vie oisive. Pour lui donner l'occasion réaliser quelques bonnes affaires, elle lui fait emporter de la pacotille, ces marchandises dont on fait commerce dans les ports d'Asie et d'Afrique.
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hors texte

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Poème et calligraphie
adressé par «Chéri» à sa mère en 1808

 

"Ma très chère maman
Au renouvellement de cette année je viens vous faire l'offre de mes faibles progrès dans l'art
d'écrire. Je serais trop heureux si j'avais le bonheur de faire quelque chose qui puisse vous plaire. Je n'ambitionne
que d'avantage de pouvoir un jour vous prouver que tous les sacrifices que vous faites pour mon éducation
n'ont pas été infructueux. C'est dans cet espoir que je vous prie de me les continuer. Je ne négligerai rien pour
[...] l'espérance que vous avez mise en moi, tous mes efforts tendent à ce but. En attendant, croyez aux
vœux sincères que je fais tous les jours au ciel, pour votre postérité et votre bonheur. Il les exauce
vos jours seront sans nombre, comme sans nuages. Veuillez continuer votre bienveillance tutélaire
votre estime me sera toujours bien précieuse, en reconnaissance, agréez la souhaite d'une bonne
Année
A Bordeaux 1er Janvier 1808
Barbancey
"

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Les retours à la lignes du texte correspondent à ceux de la calligraphie

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.Chéri Barbancey est heureux de découvrir le monde et de voyager. Il espère, et pourquoi pas puisque son bateau prend la route de l'Inde, s'arrêter à l'île de France* où son père est régisseur d'une grande exploitation. Mais son navire ne peut prendre le temps d'une escale à l'aller, et passe au large de l'île. Ces longs voyages durent plusieurs mois. Une centaine de jours sont nécessaire pour atteindre l'île Maurice en faisant le tour de l'Afrique !
En effet, il débarque dans la colonie en 1816 et s'arrête chez son père. Ce sont des retrouvailles émouvantes, car Jean Barbancey père a quitté Bordeaux alors que Chéri était encore un tout petit enfant. Mais la vie dorée de la jeunesse créole de l'île Maurice éblouit le jeune homme qui puise trop librement dans la caisse de son père. Il met les affaires de ce dernier en difficulté au point que le vieil homme doit renoncer lui-même à rentrer en France. Alors que Chéri s'embarque sur un bateau à destination de Marseille, Jean Barbancey père écrit une lettre assez dure à son épouse pour lui raconter les frasques de leur fils, qu'il lui reproche d'avoir bien mal élevé, et le dénuement financier dans lequel il se retrouve du fait de la conduite du jeune homme.

¤ Marguerite Moreau est très chagrinée en recevant ces nouvelles. Quand Chéri rentre des colonies via Marseille, vers 1817, il est fermement repris en main par sa mère. Dès son arrivée, il doit reprendre ses études. Elle engage des professeurs, un.d'anglais, l'autre de mathématiques pour ne pas le laisser dans l'oisiveté. Elle proscrit toute sortie. Le jeune homme, contrit, lui obéit malgré le carnaval qui bat son plein en ville et les nombreux bals où il serait si plaisant d'aller danser.

* Nom que les Français ont donné à l'île Maurice.
...Depuis 1810 l'ïle est passée sous domination anglaise et a repris son nom de Mauritius.

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.* Nankin : tissus de velour.

** "Le pavillon" est un mouillage extérieur au port, où.tous les bateaux doivent s'arrêter avant d'obtenir l'autorisation d'aller à quai. Cette autorisation peut être refusée pour des motifs divers : risques d'épidémie nécessitant une mise en quarantaine ou problème de pavillon en cas de tension entre l'Angleterre et.le pays de port d'attache du navire...
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Chéri aimerait bien rembarquer et faire ses preuves, plutôt que d'être ainsi une charge pour les siens. Mais, au début de la Restauration, les maisons de commerce bordelaises ont à faire face à de nombreuses difficultés et les bateaux sont rares. La.concurrence est rude, car il y a sur le pavé beaucoup de jeunes gens qui cherchent à se placer, tous aussi capable que Chéri.

Enfin, en mars 1819, le jeune homme trouve un embarquement, comme second lieutenant sur le "St Jacques", un bateau appartenant à un armateur de Bordeaux en route pour Manille. Il passe environ trois mois aux Philippines. Pour financer son voyage, il fait du troc dans les ports et les escales avec de la pacotille (d'une valeur de 1 000 F) que lui a fourni sa mère contre des produits locaux (nattes, nankin * de Manille ...). Au retour, au début de l'année suivante, il côtoie l'île Maurice sans pouvoir descendre à terre embrasser son père qui lui a pardonné sa conduite passée, car le capitaine de son bateau arrêté "au pavillon" ** ne reçoit pas l'autorisation d'accoster. A l'aller déjà il n'avait pu accoster, une épidémie désolant l'île. Mettre pied à terre, cela aurait été condamner tout l'équipage à la quarantaine dans le port suivant.

Le jeune officier de marine n'aura plus l'occasion de revoir son père vivant, puisque ce dernier meurt en 1824 sans avoir pu retrouver ni embrasser aucun des siens.

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¤ Chéri poursuit sa carrière itinérante. Il est maintenant capitaine. Ses séjours au port sont assez brefs.

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C'est un beau jeune homme qui a du succès auprès des demoiselles et pour lequel sa mère rêve déjà d'un beau parti. D'ailleurs lui aussi probablement, car il fréquente assidûment une jeune fille. Elle est d'une bonne famille, puisque son père est médecin rue Frère à Bordeaux. Sa bien-aimée doit le voir s'embarquer pour la Martinique avec regret, car elle attend un enfant de lui. Mais le sait-elle seulement alors ?
Cependant Jean Barbancey ne revient jamais de son voyage. Il succombe à une morsure de serpent lors d'une escale à la Guadeloupe.

¤ La jeune "fiancée" de Chéri accouche d'une petite fille conçue avant le fatal départ pour les Antilles. L'enfant épouse plus tard un architecte de Bordeaux, Napoléon Gallet. Ils ont trois filles Aucune ne se marie. Peut-être sont-elles mortes dans leur enfance ? La jeune femme conserve des liens étroits avec la famille Barbancey, la famille de son père naturel, qui ne l'a jamais reniée. Quand elle meurt, elle est accueillie, tout comme ses filles, dans le caveau de famille des Barbancey au cimetière de Bordeaux.

 

 

 

Sources : Y. F. de F.
archives familiales, Pignon
(actes notariés et correspondances, en particulier des lettres de Blanche Viaud-Franc de Ferrière)
03/2002
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