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18 rue Cornac, Bordeaux (33)
maison de Jean Ménier 34/50
et de Hélène Barbancey 35/51
 
 
¤ Jean Ménier père achète la maison en 1812 et.la.donne.à.son fils Jean Ménier qui s'y installe avec.sa.jeune épouse en.1819.
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Elle est transmise vers 1879
à Anna Ménier (célibataire) et.à.ses soeurs,
puis
à leur beau-frère Jacques Franc de Ferrière, mari
de Mathilde Ménier, auquel succèdent leurs.deux fils, Georges et Daniel (Oncle Niel), vers 1895, et.enfin à Yann, après le décès de son oncle.

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C'est la plus ancienne propriété familiale qui soit encore.entre les mains des descendants de Yann.
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¤ La rue Cornac se trouve dans le quartier des Chartrons où habitent au.XIXe siècle beaucoup de protestants Bordelais.
La proximité des quais en fait un bon endroit pour le commerce des vins
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Entrée du 18, avec son imposte en ferronnerie au B et M entrelassés, (Barbancey-Ménier),
et plan de situation de la rue Cornac.

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L'immeuble vu de la rue Cornac...

 

¤ Jean Ménier père (1765-1852) 68/100 achète en 1812 quelques bâtiments rue Cornac pour y habiter et y installer ses chais. L'immeuble numéroté 7 (18 aujourd'hui) est une belle maison fin XVIIIe, en pierre de taille, à deux étages et combles, avec de vastes entrepôts à l'arrière.
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La rue Cornac doit son nom à Monsieur de Cornac, qui possède au XVIIIe siècle de vastes parcelles dans ce quartier périphérique de Bordeaux. Il est en particulier propriétaire d'une partie du sol où s'élève le.groupe de maisons achetées par Jean Ménier Père 68/100, dont l'immeuble n° 18.
L'acte d'achat est signé le 23 avril 1812, par devant Maître Faugère, notaire à Bordeaux, et concerne trois maisons voisines, deux sur la rue Cornac (les actuels 16 et le 18 ) et l'une donnant à l'arrière sur la rue Tourat (du nom d'un autre propriétaire terrien du XVIIIe * ) séparées par une cour intérieure.
On retrouve ce Jean-François de Cornac dans les documents retraçant l'origine de la propriété actuelle.
En 1758, ce riche Bordelais vend à Jean et Etienne Gouffron un vaste terrain comprenant les emplacements s'élèvent aujourd'hui les n° 16 et 18 rue Cornac. Deux ans plus tard, Etienne, resté seul adjudicataire du tout, revend à Mathieu Briol dit St Roch, charpentier de haute futaie "20 pieds 4 pouces 6 lignes" à prendre à l'ouest de son terrain, donnant sur la rue Cornac, "dans toute sa profondeur", touchant du côté sud au canal voûté. Treize ans plus tard, en 1771, le sieur Briol acquière la vieille maison se trouvant sur la parcelle voisine donnant sur la rue Tourat, et ses dépendances, de Michel Laudé, cantinier, demeurant au Château-Trompette.

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Mathieu Briol fait alors démolir les anciens bâtiments se trouvant sur ces deux terrains et fait construire à leur place l'actuelle maison n° 18 rue Cornac, en supprimant la partie de l'andronne ** existant sur le canal couvert entre les deux maisons. En janvier 1788 Armand Briol, prêtre, héritier de Mathieu, vend ensemble le 18 rue Cornac et le 19 rue Tourat à Paul Bénis. Son fils, Jean Bénis, cède le tout à Jean Ménier en 1812 ***.
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.¤ La maison n°18 est aujourd'hui divisée en trois logement distincts, déservis par un couloir et des paliers tout en longueur, c'est probablement l'ancienne andronne .
Le rez-de-chaussée de la maison a conservé les boiseries d'origine du logement. Peintes.en blanc, avec quelques dorures, elles présentent comme motifs des gerbes de blé dressés en.faisseaux, liées de quelques brins . Elles donnent à l'appartement un petit cachet "Empire".
Une salle de bain est installée pour le rez-de-chaussée dans une partie à l'arrière du chai. Le logement du 1er est un peu plus vaste puisqu'il couvre une partie du chai. Ses.fenêtres arrières s'ouvrent sur une sorte de puits de jour.
Le 2e étage, plus bas de plafond, qui accueillait autrefois chambre d'enfants et chambre de bonnes, est beaucoup plus petit.

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.Croquis tracé de mémoire
.par Faustine Imbert-Vier

 

... le même immeuble en.contrechamp.

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Dans la chambre
dite
."Empire"...
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Une partie de leur mobilier
se retrouve à.Pignon.
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¤ En 1819 Jean Ménier fils emménage, rue Cornac avec sa toute jeune épouse de 19 ans, leurs quatre filles y naîtront. C'est dans sa chambre qu'Hélène meurt en couche, à la naissance de la dernière en 1829.
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¤ L'inventaire dressé après le décès de la jeune femme permet de se faire une idée du cadre dans lequel le jeune couple a vécu 10 ans de bonheur.
Leur "Salon de compagnie", côté rue, est pourvu d'une cheminée surmontée d'un trumeau avec sa glace dans un cadre doré. A côté une console d'acajou avec un dessus de marbre noir supporte une pendule en cuivre doré de Dubuc, horloger à Paris****.
Aux murs, deux gravures. Dans un coin, une table de jeu en acajou avec un tapis vert et pour s'asseoir, répartis dans la pièce, douze chaises, quatre fauteuils et un tabouret paillé en bois de cerisier foncé. La pièce voisine est un petit cabinet meublé d'une grande armoire en bois de noyer à deux battants, dite "garde-robe" et un petit guéridon aussi en noyer. En face se trouve une chambre à coucher dont les fenêtres, qui s'ouvrent sur la cour sont garnies d'une paire de grands rideaux. Elle est garnie de plusieurs lits, le premier en bois de cerisier couvert d'une garniture de calicot blanc à franges et d'un "couronnement", le second, dit "lit de repos", avec la même garniture. Tous deux sont équipés de roulettes. Dans un coin il y a aussi un lit d'enfant en noyer, avec un rideau de calicot blanc. A côté du grand lit est disposée une table de nuit en acajou à dessus de marbre noir. Le long des murs se dressent deux grandes armoires, la première en acajou massif, à deux battants et à pilastres et l'autre en noyer, aussi à deux battants, avec un tiroir intérieur.
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Une paysanne, avec son panier de fruits filant la laine....
Un jardiner avec son arrosoir, fumant la pipe...

Une paire de flambeaux en cuivre, une veilleuse en porcelaine dorée et deux flacons de cristal sont posés sur la commode en bois d'acajou plaqué, à colonnes et à dessus de marbre noir. Ce meuble a quatre tiroirs. Au mur sont suspendus un trumeau avec une glace et une petite glace à bois doré. Six chaises paillées et un fauteuil en cerisier foncé sont répartis à.droite et à gauche. A côté de la chambre, il y a la salle à manger qui prend aussi le jour sur la cour. Au centre, une table ovale, en merisier, et sur la cheminée deux flambeaux de cuivre, deux vases à fleurs et deux figures en terre coloriées sous des globes de verres.

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.... dans la chambre dite des parents..

  Cette pièce est précédée d'une petite antichambre qui permet de rejoindre la.cuisine. On y trouve une petite table ovale et une armoire à deux vantaux, peinte en rouge. La cuisine donne sur "l'impasse". Elle est évidement équipée d'une cheminée avec ses chenets, pelle, pincette, crémaillère, barre à feu... que protège un "garde feu pour les enfants". Contre le mur est appuyé un buffet commun, peint en rouge. Au centre de la pièce trône la table de cuisine, à "pied fixe" en bois de chêne et deux tiroirs. Pour faire la cuisine, la cuisinière dispose de nombreux ustensiles : tourne broche en fer avec sa broche, poêle à café, gril, baquet et seau en bois cerclé de fer, tourtière avec son couvercle, chaudron, bouilloire en cuivre rouge, grand et petit poêlons, pot et son couvercle et lèche frite, le tout en tôle, casserole, "pommier" (?), deux couvercles à casserole, deux cafetières et un "friquet", quatre plats, une râpe en-fer blanc ainsi qu'une petite "baignoire" (comprenons : une grande bassine à vaisselle), un autre "friquet" en cuivre jaune, un moulin à café et divers objets en terre cuite et de la vaisselle... La.vaisselle de table est en faïence (trois douzaines d'assiettes et deux plats) et en grès (six douzaines d'assiettes, treize plats, trois soupières, deux saladiers,... ). Il y a aussi un petit service à thé de six tasses en porcelaine blanche, un porte liqueur, douze verres ordinaire et douze verres à champagne... sans compter l'argenterie (6 couverts, une cuiller à ragoût, 5.petites cuillers, deux salières et une pince à sucre en argent et à filets.
[...])
Les enfants couchent au deuxième étage, avec l'employée de maison.
 
L'ensemble des photosgraphies de cette fiche sont dû à Mathilde F. de F., celles illustrant l'inventaire ont étées prises en juillet 2001.
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¤ Jean Ménier reste dans la maison avec ses enfants, mais la disparition de sa femme lui est très douloureuse.
Il se remarie pourtant, et a une cinquième fille.

¤ Son frère Auguste, qui ne s'est jamais marié, habite la maison voisine avec leur père.

¤ Deux des filles de Jean et Hélène restent aussi célibataires.
Elles demeurent toute leur vie rue Cornac et rue Tourat, dont elles ont l'usufruit. L'une d'elle, Anna Ménier y accueille un temps sa nièce Blanche Franc de Ferrière 9/13b.

¤ Daniel, Georges et Blanche héritent des trois maisons, à la mort de la dernière de leurs tantes maternelles usufruitières. Aucun d'eux n'habite Bordeaux. Ils mettent donc l'immeuble en location. Un bail est signé en janvier 1895 avec Justin Promis (?). Plus tard l'ensemble est démembré en trois lots. Et la part de Yann et d'Agnès, les enfants de Georges, comprend l'ancienne maison de Jean Ménier et d'Hélène Barbancey, le n° 18, avec son petit chai intérieur.
...............................La maison est aujourdhui en indivision entre Geo
...............................Franc de Ferrière, Simon et Faustine Imbert Vier.

   

Sources : : Mathilde. F. de F.
Faustine Imbert Vier archives familiales (Pignon)
Notes de Daniel Franc de Ferrière
03/2002
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NOTES

..* La rue Tourat, tire aussi son nom d'une famille propriétaire riveraine du XVIIIe.
Un acte de 1726 cite Jean Tourat le jeune, bourgeois et marchand de bordeaux, habitant les Chartrons, paroisse St Rémy.

.** Andronne : passage étroit servant de canal d'écoulement des eaux de pluies, aménagé entre deux maisons, dans l'ancien Sud-Ouest, quand les bâtiments n'étaient pas accolés et avaient pignon sur rue. Ce fossé sépare au XVIIIe les propriétés de M. de Cornac, côté nord et celles de "demoiselle" Marie Monfont, épouse de Jean Leconte, au sud. En 1771, le fossé est déjà depuis longtemps canalisé et recouvert d'une voûte.

*** Les actes notariés gardent l'habitude de citer la succession des propriétaires d'un bien, quand il risque d'y avoir des problèmes de partage ou d'attribution, comme c'est le cas ici à propos de l'andronne aujourd'hui couverte, aménagé à la place de l'ancien fossé. Un acte de 1771 énumère ainsi les anciens propriétaires et.remonte jusqu'en 1307 !

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Pendule ornant, aujourd'hui,
le salon de Fanny* et Emmanuel.