¤ Jacques dit Ferrière, est envoyé très tôt comme élève interne au collège. Pendant les vacances, il fait le trajet entre la Birondie (commune de Pomport) où habite sa mère, et le Valladoux (Bonneville) où réside son père. Malgré le grand écart d'âge, Ferrière est très lié avec ses frère et sœur, et l'aîné de ses neveux qui est plus de sa génération, Amédée Franc (1837 - 1870) 16/24ca.

En septembre 1846, Ferrière qui a tiré un mauvais numéros (pour lui c'était le 34) à la conscription est convoqué à Vélines pour répondre à l'appel comme soldat disponible de la classe 1845 faisant partie de la réserve du département de la Dordogne. Va-t-il devoir partir ? Non. Une astuce permet à ceux qui ont de l'argent de se payer un remplaçant. C'est Pierre Gossieux, un jeune menuisier de Bordeaux de son âge qui part à sa place en décembre effectuer le long service militaire de l'époque.

¤ Mathilde Ménier est bordelaise. Elle grandit rue Cornac*, où se trouvent les entrepôts de son père et de son oncle Auguste, tous deux maîtres de chai. Elle a perdu sa mère toute petite puisque Hélène Barbancey est morte quelques jours après sa naissance, et ses trois sœurs aînées sont encore bien jeunes (3, 5 1/2, et 8 ans). Son père se remarie en janvier 1833 avec Jeanne Léo Carcy, qui lui donnera encore une fille. Les cinq sœurs grandissent ensemble et gardent des liens étroits.

Les sœurs Méniers,
Amélie, Canilde, Nanette (Anna),
Mathilde et leur demi-sœur
Eucharis

Raoul Franc de Ferrière
(daguerréotype)

¤ Comment Mathilde et Ferrière se rencontre-t-il ? Peut-être par le biais de la vente du vin, puisque les propriétés de la famille de Ferrière en produisent et que c'est le métier de celle de Mathilde d'en faire commerce. Il est possible aussi que la raison soit à chercher ailleurs : La cousine germaine de Ferrière, Elodie Gast épouse un Eugène Fourcaud*, lointain cousin de Pierre le mari de Cassilde Ménier. Ce qui peut être une autre occasion de rencontre ou d'arrangement matrimonial.

¤ Ferrière et Mathilde se marient en 1853 à Bordeaux et le jeune couple s'installe dans la métairie de La Birondie à Pomport (24). En réalité, ils font souvent le trajet Bordeaux, sur les bords de la Gironde à Pomport, sur les hauteurs au bord de la moyenne Dordogne, soit presque une centaine de km à une époque où les communications se faisaient avec des voitures à cheval. L'Hirondelle, où habite la famille de l'oncle de Ferrière*, à Montcaret est une bonne halte à mi-chemin sur la route de Bordeaux.

Leur fils aîné Raoul naît juillet 1854. Le baptême de l'enfant a lieu à Bordeaux début août 1854. C'est le pasteur Durand qui baptise le bébé. A la fin du mois, comme le petit Raoul souffre d'une diarrhée persistante, Ferrière et son épouse rentrent précipitamment à Bordeaux. Les jeunes parents ont toujours tendance à s'inquiéter au premier problème de santé. D'autant que le bébé retombe dangereusement malade.Raoul meurt à 7 mois, le 1er février, d'un "catarrhe foudroyant". Un drame pour les jeunes parents.

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¤ Trois autres enfants naissent à la Birondie :
Daniel en 1855 ;
Georges en 1857 ;
et Blanche en 1859.

Ferrière au "nœud papillon"

Mais Blanche elle est et restera

Daniel et Georges grandissent avec leurs parents. Blanche est confiée à sa tante Anna Ménier, restée célibataire et qui habite Bordeaux. Très cultivée et femme d'action, Anna Ménier arrange le mariage de sa pupille avec un officier de marine, Julien Viaud. En 1886, Julien est déjà un écrivain célèbre qui a publié sous le pseudonyme de Pierre Loti des romans très appréciés.

Daniel fait des études de droits. Il épouse Angèle Taupier Letage, une fille du pays, des voisins de sa tante Canilde Ménier.
 
Georges choisit de devenir officier de marine. Il se marie avec une parisienne rencontré à Royan.