* Yann Franc de Ferrière imagine un
   moment un beau roman, tout à fait
   plausible même s'il est finalement
   purement imaginaire : Pierre Nicolas
   a un cousin germain, Pierre Nicolas
   de Schtacken, à peu près de son
   âge et lui régulièrement enregistré
   dans les registres baptismaux de
   Nancy. De là à imaginer qu'ils ne
   sont qu'une seule et même personne,
   il n'y a qu'un pas. Le jeune homme
   aurait pu, au moment de la
   Révolution, s'engager sous le nom
   plébéien de son oncle et parrain
   Pierre Siben, plutôt que sous celui
   de ci-devant, de son père, sa famille
   paternel ayant été anoblie au début
   du siècle...

.
¤ Le 17 novembre 1790, Pierre Nicolas s'engage au Régiment de Lorraine, qui.devient de 47e Régiment d'Infanterie de Ligne.
Il déclare, lors de son engagement, être né en octobre 1764 et fils de Pierre Siben et de Anne Lalance.
Pourtant il ne figure pas dans les registres de baptême de la paroisse de St.Sébastien de Nancy où ont été baptisés les six autres enfants connus de.Pierre Siben et d'Anne Lalance.
Ce qui plaide en faveur de cette filiation, c'est la tradition familiale qui rapporte que ses tantes Lalance l'ont aidé financièrement à élever ses enfants. De plus, sur le contrat de mariage de son fils, il est indiqué une somme d'argent qui vient d'un certain Lalance, oncle paternel du marié, un frère ou neveu d'Anne.
Cependant bien des années plus tard, lors de la déclaration de son décès en 1841, ce même fils est incapable de nommer ses grands-parents paternels.
C'est la raison de son surnom, posthume, «Pierre Nicolas le Mystérieux» *.

¤ Engagé volontaire en 1790, il est nommé caporal en 1791, au 2e bataillon du 117e Régiment d'Infanterie, armée de Dumouriez, au dépôt de Givet.
 Le 1er juin 1793, il est porté "déserteur sans être de service". En-faite il vient d'épouser, le 17 mai, Marie Louise Remonchamp (ou Remonchant) et n'est pas revenu à la caserne.

¤ Marie Louise est originaire de Florenne, province de Namur, en Belgique.
Le jeune couple s'installent à Dailly, près de Chimay à quelques kilomètres de la frontière actuelle entre la France et la Belgique (à l'époque, cette région fait partie de la République Française). Nicolas Siben y fait fonction de percepteur.

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Nicolas et Marie Louise ont 5 enfants qu'ils font baptiser dans la paroisse du.village*.

Mais la jeune femme meurt en 1811à Dailly. Sa fille aînée doit avoir une quinzaine d'années et le dernier juste cinq ans et demi.

¤ Nicolas Siben ne se remarie pas. Quelques années plus tard, des ennuis financiers l'obligent à rentrer en France**. Il s'installe à Metz avec ses enfants peu avant 1824.

Eugènie Louise, sa fille aînée, se marie autour de ces années-là, probablement avant leur déménagement vers la Lorraine, avec un gendarme à pied, Christophe Deville. Elle a un fils, Victor Louis Joseph Deville, né à Arras, dans le Pas-de-Calais, le 23 mai 1824. Il semble qu'elle décède assez vite après, laissant ce fils orphelin. Bien des années plus tard, en 1841, à la mort de son beau-père, Christophe Deville, devenu brigadier de gendarmerie et habitant à Vibraye dans la Sarthe, fait valoir les droit de son fils sur l'héritage.
Le second enfant de Nicolas Siben, Nicolas Alexandre, apprend le métier d'ébéniste, grâce au soutient de ses grands-tantes Lalance.
La troisième, Thérèse Agathe Isabelle Siben devient marchande à Metz et épouse Charles Allioud. Ils ont plusieurs enfants.
Le quatrième, Jean Baptiste Edouard Siben, est décédé, semble-t-il, sans postérité.
Le dernier, Céleste Emile, choisit la carrière militaire. Il est soldat dans le 3e régiment du génie. Il tombe assez gravement malade. Il est réformé de l'armée. Il meurt, célibataire, à Metz en janvier 1835 à l'âge de 29 ans.

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¤ Nicolas Siben reste à Metz où habitent donc deux de ses enfants mariés. Il est plusieurs fois grand-père. Il meurt, rentier, dans son logement, vers l'âge de 80 ans.

Curieusement, en 1841, quand Alexandre Siben va déclarer le décès de son vieux père, avec son beau-frère Charles Allioud, il ne précise pas la date de naissance de celui-ci, ni nom de ses grands-parents paternels, qu'il n'a, il est vrai, pas connu. De plus, à Nancy, on est incapable de retrouver trace du baptême de Nicolas ! Cependant, d'après la tradition familiale, il doit en connaître l'existence car ce sont ses tantes paternelles qui lui ont payé ses frais d'apprentissage d'ébéniste une vingtaine d'années plus tôt ! Est-ce l'émotion ? Quoi qu'il en soit, n'ayant pas obtenu de réponse, l'officier d'état civil inscrit sur le registre de décès «Nicolas Siben [...] né à Nancy [...] on ignore les noms des père et mère du défunt».

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