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   Pou

 Colette dans son costume d'Alsacienne*, vers 1913, la cocarde
tricolore fixée sur son noeud

 
Henri Auguste Bertrand
né le 27 juin 1888 à Strueth (68)  le ... 19..
fils de Louis Eugène Bertrand et de Berthe Brustlein
il épouse le 11 octobre 1913 à Mulhouse **(68)

 
(divorce prononcé vers 1920)
Noémi dite
Colette
Schœn 5/7b
née le 23 mars 1893 à Mulhouse ** (68)
le 9 décembre 1991 à Mulhouse (68)
fille de Paul Schœn (1860-1919) 8/12 

etde Suzanne Engel (1865-1956) 9/13
  

      
    E
nfant né à Morges (CH) :
1) Gérard André Auguste Bertrand, (03.10.1914 - 5 ou 6.10. 2004)
   
il épouse le 21.12.1941 Janine Pierrette Raymonde Guénod,
    née le 25.09.1920
.
¤ Colette Schœn est citoyenne allemande de naissance, mais elle  est élevée dans une famille francophile de Mulhouse, et bénéficie de cours particuliers en français à domicile.

 * * Costume spécialement commandé pour elle au musée alsacien de Strasbourg et qu'elle offrira plus tard
       à Monique Schœn sa nièce et filleule
.
 **
L'Alsace est alors province allemande.          

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E
lle parle si mal la langue officielle de l'Alsace, terre allemande jusqu'en 1918, que ses frères lui interdisent de parler dans la rue.
 
¤
Elle est toujours très coquettement habillée par sa maman, et cette fillette aux boucles blondes et aux traits fins est bien jolie à regarder. Elle a dans sa chambre une grande maison de poupées aux multiples pièces meublées, et plusieurs "filles" de porcelaines. Mais encore plus que jouer à la poupée, c'est courir avec ses frères qui lui plaît.
Le jardin qui jouxte la maison est leur terrain de jeu favori. Ses frères lui apprennent à siffler, ce qu'elle sait encore très bien faire bien des années plus tard parvenue à un âge avancé*.
 
¤
La famille Schœn est une famille sportive : marches dans la montagne, vélo, ... Heidwiller à une quinzaine de kilomètre de Mulhouse est une destination courante et Colette y retrouve une amie de cœur, Lotti (Charlotte) Kesner
 
* Imaginez une charmante et coquette vieille dame, aux manières douces et
   surannées, conforme à l'étiquette bourgeoise apprise dans les dernières années
   du XIXe siècle, qui vous accueille d'un sifflement sonore, digne d'un plus impoli
   des gamins des rues, pour marquer son dépit en feuilletant la liasse de lettres que
   vous lui montez de la part du facteur, parce que la lettre urgente qu'elle attendait
   ne s'y trouve pas ! Quand elle a vu mon air surpris, elle a rit et m'a rappelée qu'elle
   avait des frères...
   (Moi Mathilde âgée alors de 8-9 ans, au 100 rue de Verdun à Mulhouse)
 

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Colette
et son fils Gérard
 

 
¤
Colette Schœn se marie juste avant la guerre, celle de 1914-1918 avec un industriel mulhousien, Auguste Bertrand. Elle a, comme cela se pratique encore alors, un impressionnant trousseau, avec des douzaines de nappes, de serviettes, de paires de draps... de quoi remplir ses armoires de linge. Les motifs de ses services de tables de coton blanc damassés sont des semis de marguerites. Colette aime tant les fleurs sauvages.Après la déclaration de guerre, la jeune femme quitte l'Alsace menacée et s'installe en Suisse dans la région de Vevey. Son fils naît à Morge.
 




Colette revient s'installer en France à Paris, où Gérard passe les premières années de sa vie.Quand la guerre se termine, Auguste Bertrand retrouve son foyer, mais c'en est fait de son couple. Colette et lui ne peuvent plus cohabiter. La jeune femme rentre à Mulhouse redevenue française en 1918 et entame vers 1920 une procédure de divorce, chose encore rare à l'époque.
   

¤
Elle cherche du travail pour vivre. Son oncle Gustave Adolphe Schœn lui confie les planches d'armoiries du livre Schoen dont il prépare la publication, pour les aquareller. Peindre un à un les blasons figurant sur cette planche et les mettre ainsi en couleur lui permet d'en recevoir un exemplaire gratuit et de toucher un petit revenu.

      
   A
Paris à sa table de travail
      et jouant sur le balcon
      de leur appartement.
 
E
lle fait aussi quelques ouvrages de petite maroquinerie. Plus tard sa belle-sœur, Marthe Guénot, l'épouse de Jean-Paul Schœn, l'initie à la reliure.

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Gérard   
   Noël 1928
               

                Photogr. Gébauer, Mulhouse.
   
Par la suite elle trouve du travail stable et plus rémunérateur comme secrétaire au bureau de l'église.
Elle élève seule, courageusement, son fils à une époque où les jeunes femmes divorcées sont encore facilement montrées du doigt.
Sa mère, veuve, vient s'installer avec elle, partageant ainsi les frais de logement.
Elles habitent dans une maison de rapport achetée par Suzanne Schœn-Engel dans les années 1920 (?), au n° 100 de la rue de Verdun, d'abord au premier, puis plus tard au second étage, logement que Colette conserve après la mort de sa mère. Ses deux frères, Jean-Paul et Etienne qui ont hérité de deux des trois appartements de la maison lui en laissent la gestion. C'est ainsi que son neveu Pierre-Yves Schœn s'installe au premier et qu'une profonde amitié naît entre Colette et Francine, la jeune épouse de Pierre-Yves. Quand le rez-de-chaussée se libère, elle le propose à sa nièce et filleule Monique Schœn dont le ménage bat de l'aile et qui a accepté sur les instances de sa famille de revenir à Mulhouse avec ses 4 enfants.
 
¤
Son fils Gérard est beaucoup plus âgé que ses cousins et cousines germaines. C'est un garçon sérieux et travailleur, un peu solitaire peut-être ? Il fait des études de physique et obtient une chaire de professeur à Paris, où il s'installe.
Gérard Bertrand fait la connaissance de Janine Guénot, fille de Maurice et de Germaine Leune, la nièce de Marthe Guénot, l'épouse de son oncle Jean-Paul Schœn. Les deux jeunes gens sympathisent. Ils se marient en 1941.
Comme ils n'arrivent pas à avoir d'enfant, ils adoptent un petit garçon, Christian, né le 15 novembre 1949.
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Ils viennent assez rarement à Mulhouse. C'est plutôt Colette qui se déplace et séjourne avec eux dans leur maison de campagne.
 
¤ Quand elle le peut, Colette va aussi faire un séjour dans ce paisible hameau qu'est Le Taravel chez son frère Jean-Paul et de sa belle-sœur Marthe auxquels elle est très liée. Le mariage de son fils avec une des nièces de Marthe les a encore rapprochées. Après la disparition de Jean-Paul en 1968, elle essaye de passer chaque année quelques semaines avec Marthe

¤ Les années passent, trois étages qu'il faut monter sont fatigants. Colette, qui ne veut pas être à la charge de son fils, fait une demande pour obtenir une chambre dans la maison de retraite du Diaconat à Mulhouse. Seulement la contrainte est d'y entrer encore valide.Elle y entre dans le début des années 1980. Elle peut apporter son secrétaire, son fauteuil favori, une petite table et quelques bibelots pour se recréer un intérieur ... Elle reste jusqu'à son dernier jour si vive et si agile, qu'elle est surnommée par ses compagnons "écureuil". Sa surdité rend difficile les réunions trop sonores et trop bruyantes pour que son appareil de correction auditive lui permette de suivre une conversation, tous les sons lui étant renvoyés avec la même intensité.

¤ Jusqu'au dernier jour Colette reste charmante, souriante, attentive aux autres. Elle meurt paisiblement le 8 décembre 1991 à la suite d'une brusque attaque.
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C
olette et ses parents, Paul Schœn & Suzanne Engel

                                                   
Photo de M. de Glhenn (?)
 
 
Sources : traditions orales,
Colette Bertrand-Schœn, Monique Franc de Ferrière-Schoen, Gérard Bertrand
Gustave-Adolphe Schœn 'Tableaux généalogiques de la famille Schœn ...', 1920

10/2004
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