SB_III.10.M      
Henry Albert Engel 18/26
 
le 2 juillet 1838 (ou 1836 ?) à Mulhouse (68) le 27 juillet 1924 à Mulhouse (68)
fils de Jean Henry Engel (1793-1857) 36/52 et de Suzanne Mengis (1799-1877) 37/53

  il épouse le 28 mai 1864 à Mulhouse (68) 
 
Antoinette Caroline Eckhardt 19/27
née le 22 novembre 1840 à Neuchâtel (CH) 5 février 1910 à Mulhouse (68)
fille de Jean Georges Eckhardt (1801-1864) 38/54 et de Caroline Cleopha Arlenspach (1806-1877) 39/55



 Caroline Eckhardt et Albert Engel, vers 1908.  
photogr. Francis de Jongh, Lausanne

 
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    Enfants :

1) Caroline Suzanne Engel (19.01.1865 - 23.02.1956), 9/13
    
elle épouse le 29.03.1889 Paul Schœn (13.05.1860 - 26.08.1919) 8/12
2)
Rose Marguerite Engel (03.04.1866 - 29.05.1866) b
3)
Charles Albert Engel (02.09.1868 - 12.03.1940, à Nancy) c
    
il épouse le 13.02.1921 Alice Lefort (09.04.1887 - 17.04.1973 à St Nicolas de Port)
4) 
Georges Ernest Engel (03.12.1869 - 16.04.1870) d
5)
Gabrielle Engel (28.02.1871 - 30.03.1872) e
6)
Noémi Engel (15.06.1872 - 03.08.1921), célibataire f
7)
Hélène Engel (06.12.1873 - 12.12.1873) g
8)
Julia Gabrielle Engel (06.02.1873 - 14.12.1968), h
  
  elle épouse le 09.03.1900 Gaspard Arnold (18.. - < 1967)
9)
Gustave André Engel (18.04.1880 - 06.03.1915), i
    Il épouse le 01.07.1912 à Paris Marthe Yvonne Kraushaar (02.12.1884 - 30.04.1974)
 

¤ Albert Engel est l'avant dernier d'une grande famille.
Son père est cordonnier à Mulhouse.
A 14 ans, il lui faut commencer à travailler. Comme ses frères, il profite des embauches dans l'une des nombreuses entreprises textiles de la région. Il est engagé comme  "saute-ruisseau" chez MM. Kœchlin-Dollfus & frères. Mais le garçon de course montre de réelles aptitudes, et très vite il se retrouve derrière un bureau, la plume à la main. L'usine change de  raison sociale et devient Kœchlin-Schwartz & Cie.
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¤
Caroline Eckardt est née à Neuchâtel, dans le canton de Vaud. La famille revient en Alsace quelques années plus tard. Son père retrouve du travail à Mulhouse, sa ville natale. Il déclare alors sa fille à la mairie et la fait inscrire sur les registres d'état civil, en 1847 (folio105).
 
¤ Le mariage des deux jeunes gens est célébré en mai 1864 à Mulhouse.
Ils s'installent probablement déjà à cette époque quai du fossé (Avenue Kennedy), et très vite des enfants viennent peupler la maison. 
 
 

Entreprise MM. Koechlin-Dollfus & frères.
  In J. Blanc "Les Engel"
 
 

 
¤
Albert poursuit une belle carrière chez Kœchlin-Schwatz & Cie, malgré la coupure brutale qu'est la cession de l'Alsace-Lorraine à la Prusse suite à la défaite de 1870. Ses qualités de gestionnaire lui valent la confiance de ses employeurs qui le nomment fondé de pouvoir, puis, en 1873, gérant responsable.

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E
n 1889, il peut reprendre à son nom une partie de l'affaire qui devient Engel & Cie. Il en est alors le seul directeur et possède l'entière confiance des autres actionnaires.
A côté de ses responsabilités à la tête de son entreprise textile, Albert a, pendant 30 ans, présidé l'Association des patrons de l'industrie textile. Il est aussi membre du comité du Syndicat industriel alsacien, président du groupe des Filateurs de Laine Peignée d'Alsace.

Albert Engel ne s'intéresse pas qu'aux capitaux. Il entre en 1875 à la Société Industrielle. Cette Société Industrielle de Mulhouse est une association originale, créée une cinquantaine d'années plutôt par des chefs d'entreprises dynamiques qui voulaient mettre en commun leur savoir-faire et leurs réflexions, tant sur le plan technique que social ou culturel. Les questions sociales préoccupent aussi Albert Engel. Il se souvient de ses débuts modestes. Il préside pendant une dizaine d'années la Société d'Encouragement à l'épargne, et la Caisse des Invalides en faveur des ouvriers de Mulhouse.
      
A gauche :
Portraits d'Albert Engel,
dessinés en 1994, d'après
des photographies d'un album appartenant à
Marthon Schœn-Guénot.

  
   
A droite :
Caroline Eckhardt grand-mère
.
  Albert et Caroline deviennent grand père et grand mère. Leur grande joie, c'est de rencontrer leurs petits-enfants Schœn. Suzanne, vient souvent les voir avec ses trois enfants. (Le 4e ne naîtra qu'après)
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¤ La famille Engel est francophile et patriote. C'est donc avec l'espoir d'un retour dans la mère patrie (c'est à dire, évidement, dans leur esprit, la France) qu'elle accueille la déclaration de guerre en 1914. Le fils aîné, Charles Engel, qui a opté, à la fin de ses études pour la France, est à Mulhouse en visite à ce moment-là. Il est arrêté par les Allemands comme étranger et interné comme civil.
Les troupes françaises font une brève incursion jusqu'à Mulhouse quelques semaines après le début des hostilités. La foule en liesse fête leur arrivée, avec des drapeaux tricolores. Et c'est sûrement avec beaucoup de joie qu'Albert, veuf depuis 1910, et sa famille se joignent aux réjouissances. Il y a plus de 40 ans qu'ils les attendaient ! Mais très vite les soldats se replient sur le font des Vosges et la cité industrielle paye assez cher son accueil un peu trop enthousiaste des armées "ennemies". Les jours sombres commencent. On a peu de nouvelles du petit dernier, André Engel qui s'est engagé sous l'uniforme français et se bat aux environs de Verdun. Au printemps 1915, on apprend qu'il est tombé en champ d'honneur. Il est "mort pour la France", mort pour que les siens redeviennent Français. C'est ainsi que le ressentent Albert et les proches.

Après la guerre, et le retour de l'Alsace-Lorraine à la France, il faut à nouveau réadapter l'entreprise à un nouvel environnement. En 1922, l'entreprise est transformée en société de droit français, et Albert, qui a 84 ans se retire de la direction. Désormais il se contente de siéger au conseil d'administration. Son sens des affaires et son travail ont donné un grand essor à l'entreprise. Deux ans avant, en 1920, il a reçu la légion d'honneur.

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A
sa mort en 1924, il laisse le souvenir d'un homme courageux qui a énormément travaillé pour le développement industriel de Mulhouse
 
De gauche à droite :
 Suzanne Engel, 
Albert Engel, 
Noémie Engel,  Gabrielle Engel, 
et André Engel. 
De gauche à droite et de haut en bas :
 Paul Schœn, André Engel, 
Gaspard Arnold, Charles Albert Engel, 
Jean Paul Schœn, 
Gabrielle Arnold-Engel, 
Caroline Engel-Eckhardt, 
 

   Robert Schœn,
   Albert Engel,
   Suzanne Schœn-Engel,
   Noémie Engel,
   Etienne Schœn,
   Colette Schœn
 

Sources : traditions orales 
Gabrielle Arnold-Engel 'Carnet de famille' Jérôme Blanc 'Les Engels, une famille d'industriels et de philanthropes', 1994
 
12/2000
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