SB - IV.16.M  
 
D
aniel Sch
œn 32
/48
 né ou baptisé le 12 septembre 1773 à Mulhouse* (68) 
le 13 septembre 1835 à Mulhouse (68)
fils de Hans Jacob Schön (1746 - 1778) 64/96
et de Rosina Rissler (1741 - 1802 ou 12) 65/97
 il épouse le le 25 fructidor XIII (12 septembre 1805) à Mulhouse
(68) 
Anna Catharina Schmerber 33/49
 née le 19 août 1784 à Mulhouse (68)
le 27 mai 1822 à Mulhouse (68)
fille de Jean Schmerber (1760 - 1830) 66/98
et de Elisabeth Weber (1764 - 1835) 65/99
     Enfants :
Daniel Schœn     
copie d'un portrait original,  
perdu, de la même taille.  
 
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5)
Daniel Schœn (05.09.1806 - 23.06.1881) 16/24 il épouse
a) le 03.12.1835 Julie Spoerlein (09.11.1810 - 20.01.1839)
b) le 13.05.1841 Henriette Grimm (28.07.1819 - 04.04.1879) 17/25
... Schœn (05.09.1806 - 05.09.1806), jumeau de Daniel, mort né** b
Jean Edouard Schœn (03.04.1808 - 16.06.1808) c
Catherine Emile dite Elisabeth Schœn (08.10.1809 - 26.11.1820) d
Rosine Elisabeth dite Lucie Schœn (01.04.1812 - 12.11.1839) e
elle épouse le 03.12.1835 Frédéric Franck ( . . . 18.. - > . . . 1844)
1 - 2.3 - 4 - 5 - ** Mulhouse n'est intégré à la France et donc au département du Haut-Rhin qu'en 1798.
     L'orthographe actuelle "Mulhouse" ne remplace l'ancienne "Mulhausen" qu'en 1848.

** D'après la Bible de famille. Les registres paroissiaux ne relèvent pas systématiquement
     les naissances d'enfants mort-nés.
 
 


  
¤
Daniel n'a que 5 ans, quand il se retrouve orphelin. Son père, ruiné par une désastreuse inondation qui a emporté son stock de bois de charpente, s'est jeté à la rivière de l'Ill et s'y est noyé.
Il est probable que le grand-père Hans Jacob ait alors pris soin de ses petits-enfants pendant les quelques années qui lui restent à vivre.
Daniel Schœn devient charpentier, comme son père et son grand-père avant lui. Il est admis à l'âge de 25 ans, le 22 janvier 1798 à la tribu des maréchaux.



¤ Deux mois plus tard, la ville de Mulhausen (ancienne orthographe de Mulhouse) renonce à son indépendance et se réunit à la République Française. Cela amène de grands bouleversements dans la vie quotidienne des Muhousiens.

Maintenant le français devient la langue officielle. Même si celle-ci cohabite largement avec le dialecte de Mulhouse. Dans les actes, les prénoms apparaissent sous leur forme francisée. L'orthographe des noms de famille est souvent simplifiée. Désormais on écrira plus souvent Schœn que Schön. Ces changements ne sont pas trop difficiles pour les Mulhousiens, car ceux qui voyagent sont déjà bilingues et entretiennent des relations aussi bien vers les pays de langues germaniques (Suisse alémanique, pays de Bade, Palatinat, ...) que romanes (Principauté de Montbéliard, région de Porrentruy, Suisse francophone, France,...)

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L
'abolition des anciennes structures de l'antique République transforme plus radicalement les habitudes. Les corporations (tribus) sont dissoutes, leurs biens vendus, et la pratique d'un métier devient libre. L'apprentissage, garant de savoir-faire n'est plus obligatoire. Plus d'enregistrement coûteux dans un quelconque regroupement professionnel. Plus de service d'entraide non plus. Mais surtout, pour les plus entreprenants et ceux qui sont attirés par les innovations, il n'y a plus non plus de frein pour ceux qui veulent utiliser de nouvelles techniques.

¤ Les barrières douanières qui ont ceinturé la ville pendant près de dix ans et qui l'ont menée au bord de l'asphyxie économique sont supprimées. Et la reprise des affaires ne peut que favoriser l'artisanat. Bientôt le Directoire fait place à l'Empire. Cela ne change pourtant pas énormément la vie de Daniel. Il continue à pratiquer son métier de charpentier, dont il maîtrise bien l'art, il en a tous les outils. Avec l'extension que va connaître la ville de Mulhouse et son développement urbain dans les années à venir, le choix est bon.

¤ Anna-Catharina Schmerber, dont le prénom est francisé en Anne Catherine en 1798, est fille d'un maître artisan potier d'étain. Jusqu'à son mariage, elle habite avec sa famille dans la maison numérotée 403. Comme beaucoup jeunes filles appartenant à la petite bourgeoisie de la République de Mulhouse, elle parle plus facilement dialecte que français et elle a appris à écrire à l'allemande. Cela se remarque à son beau paraphe en caractères gothiques.

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¤
Daniel Schœn et Anna-Catharina Schmerber se marient le 25 fructidor an XIII. (Depuis la Réunion de Mulhouse à la France, le calendrier officiel est le calendrier révolutionnaire. C'est Napoléon 1er qui va rétablir l'usage du calendrier grégorien). Notre charpentier a déjà 32 ans, son épouse 21.
Les deux jeunes gens ont donc bénéficié, comme la plus part de leurs contemporains natifs de Mulhouse, d'une assez bonne instruction primaire. Ils ont tous deux une belle écriture à la mode française pour Daniel et gothique pour Anne Catherine pour signer les registres.
Le frère aîné de Daniel lui aussi a conservé une graphie gothique.

  

Signature de Daniel Schœ
sur son acte de mariage en 1805,
et lors de la déclaration 
de naissance  
de son fils Daniel, en 1806. 

 
 Signature de
Anna Catharina Schmerber,
sur son acte de mariage en 1805.
 
Signature de Johann Jacob 
(Jean Jacques)
Schœn,
témoin du mariage 
de son frère Daniel, en 1805.

1) 

2) 


3) 


4) 



 
¤ Daniel et Anne Catherine s'installent "hors les portes".
En 1805 la ville est encore close de murs, mais très vite l'urbanisme gagne sur les faubourgs.
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Sous le 1er Empire, Mulhouse est une ville prospère.
Il est probable que le couple s'installe à proximité des ateliers du charpentier. Le terrain y est peut être moins cher et surtout il y a plus d'espace pour y installer un atelier de charpentier.
Daniel habite probablement à côté de ses entrepôts.

Leurs premiers enfants sont des jumeaux. Mais l'un d'eux ne survit pas.
Leur troisième, Edouard, meurt à deux mois et demi.
La quatrième succombe à l'âge de11 ans.
La dernière, Lucie, se marie à 24 ans ½, et meurt quatre ans plus tard. Son mari, manufacturier, se remarie en 1844 avec Adèle Baumgartner.
 
¤ Mais Daniel est violent. Son caractère emporté est cause de la désunion du ménage et de la séparation des deux époux.
Catherine, mère tendre et attentive, prend en main l'éducation de leurs trois enfants survivants. Elle confie l'aîné, appelé Daniel comme son père, aux Frères Moraves, où il reçoit un enseignement spirituel qui va profondément marquer sa vie et ses engagements de chrétien. Mais la jeune femme meurt en 1822. Ce fils aîné n'a que 15 ans ½. Johannes Schmerber et Elisabeth Weber, les grands-parents maternels, les prennent en charge.
 
¤
Daniel s'éteint à l'âge de 62 ans, quelque mois avant les noces de ses deux enfants survivants, Daniel, son aîné et Lucie, la plus jeune.
Sources : G.-A. Schoen 'Tableaux généalogiques de la famille Schoen...', 1920, notices 68 et 78, Taufbuch der Stadt Mulh, 
fichier de la paroisse St Etienne de Mulhouse AM Mulhouse, Mariage 1805 AM Mulhouse, Naissance 1805-1806.
Henriette Schoen (1852-1939) "Vos aïeux, à mes neveux et nièces", 1925, Jean-Pierre Schoen (illustration)
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10/2004
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