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IV.1.F
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Nicolas Alexandre Siben 40/56
né le 24 novembre 1797* à Dailly (B) le 28 juin 1864 à Marseille (13)
fils de Pierre Nicolas Siben (>1759-1841) 80/112 et de Marie Louise Joseph Remouchant (17..-1811) 81/113
épouse le 22 janvier 1824 à Metz (57)
Marie Catherine Reine Beaudouin 41/57
née le 15 septembre 1800* à Metz (57) le 6 novembre 1860 à Metz (57)
fille de Jean Beaudouin (1756-1823) 82/114 et de Marie Louise Thérèse Salès (~1767-1803) 83/115

 

 

Enfants (tous nés à Metz) :
1) Alexandre Siben (18.11.1824 - 24 ou 25.03.1882) 20/28
.1)il épouse en 1852 Caroline Le Duc (1827-1910) 21/29
2) Marie Hortense Siben (03.12.1826 - ~13.07.1897), célibataire
3) Thérèse Amélie Siben (02 ou 24.07.1830 - 21.06.1873), célibataire

* Alexandre Siben et Catherine Reine Beaudouin sont nés alors qu'avait encore cours le calendrier révolutionnaire. L'état civil prend note de leur naissance respectivement le 4 frimaire an VI et le 28 fructidor an VIII.
A ses dates Dailly qui fait partie de la province de Namur, en Belgique, était, comme Metz, en territoire Français.

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* Elle-même signe sur le registre
de mariage
Catherine Reine Beaudoüin.
(voir page3)

Alors, Reine ? Catherine ? ou Catherine Reine ?
à vous de choisir…

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¤ Alexandre Siben est né dans un petit village ardennais de Belgique à quelque kilomètre de la frontière actuelle, entre Chimay et Givet. C'est une petite bourgade à vocation agricole dont les maisons de pierres et aux toits d'ardoises se nichent dans un vallon autour de son clocher. Il est baptisé dans l'église du village "simplement et sans les cérémonies ordinaires" précise l'acte. Son père, ancien caporal de l'armée républicaine française, fait fonction de percepteur à Dailly.
Alexandre est adolescent quand meurt sa mère. De graves problèmes financiers obligent son père, Nicolas Siben, à quitter Dailly. Il vient s'installer à Metz avec ses enfants. Ses difficultés financières sont telles, dit la tradition, qu'il est obligé de confier ses cinq enfants à la charité de ses tantes Lalance (des sœurs de sa mère ?). C'est elles qui prennent en charge les frais d'apprentissage d'Alexandre comme tapissier-ébéniste. Une fois le métier appris, c'est elles encore qui l'aident à s'établir à son compte comme artisan menuisier. Il reste dans la famille quelques meubles que la tradition familiale dit sortir de ses mains.

¤ Catherine (d'après sa tombe) Reine (d'après Ernest Siben) * est née au n°1 rue de la fonderie, à Metz, dans la 5e section de la ville. Elle perd sa mère très jeune et grandit dans sa maison natale avec son frère Jean Dominique et sa sœur cadette Hélène. C'est ainsi qu'elle connaît bien Alexandre Siben qui habite cette même rue. Son père meurt brutalement en janvier 1823. Il avait eu le temps de lui donner son assentiment pour leur mariage.
Ce deuil explique peut-être le voile noir et l'aire mélancolique de son portrait.

¤ Le 20 janvier 1824 Alexandre et Catherine Reine vont chez Maître Pontoise, notaire
à Metz pour signer leur contrat de mariage.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Ils optent pour
la communauté
de biens.
Son oncle paternel, Jean Dominique Baudouin, propriétaire
à Olgy, près
de Metz, s'est déplacé pour
la signature
du contrat.

 

 

 

 

 

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Le document précise qu'Alexandre Siben apporte à lacommunauté, outre ses outils d'artisant-d'ébéniste, environ 1666 FF provenant de la succession d'Etienne Lalance, son oncle paternel, négociant à Metz. Deux jour après ils se présentent devant l'officier d'état civil de la mairie de Metz qui les marient. Sur le registre Alexandre Siben est inscrit à tort comme "Nicolas Alexandre Sibele" (sic).

Le jeune couple s'installe dans le même quartier, rue des Augustins. Alexandre exerce son métier de menuisier. Quelques mois plus tard un petit bébé, Alexandre, vient agrandir la famille, puis tour à tour deux fillettes. En 1834, on les retrouve rue de la Grande Armée.

 

 

 

 

 

 

 



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¤ Probablement comme son père avant lui, Alexandre a d'ardentes convictions républicaines.
En février 1848, il s'enthousiasme pour la Révolution qui éclate à Paris et pour la nouvelle République proclamée par les députés Marie, Ledru-Rollin et Lamartine et le gouvernement provisoire. En mai une nouvelle assemblée est élue au suffrage universel direct. Mais le 21 juin cette Assemblée Nationale, effrayée par les exigences de l'extrême gauche, dissout les Ateliers Nationaux créés au mois de février précédant pour donner du travail à tous. Dès le lendemain, le 22 juin les ouvriers de la capitale se soulèvent et Paris se couvre de barricades. Le 24, l'armée attaque les insurgés. Le télégraphe et la presse transmettent rapidement les nouvelles en province.

Alexandre,
qui s'est affilié
au "Club démocratique
de Metz",
signe, avec d'autres membres du club, un appel qui est placardé dans les rues
de Metz.
(texte ci-contre)

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A Paris le sang coule sur les barricades et le 26 juin les insurgés du Faubourg St Antoine doivent déposer les armes. Deux jours après le général Cavaignac est nommé chef du pouvoir exécutif. La nouvelle constitution de la Seconde République est mise en place quelques mois plus tard, le 23 octobre. La France profonde a eu peur des exigences des Partageux. Ce qui explique le soutient massif des Conservateurs à Louis-Napoléon Bonaparte qui est élu le 10 décembre, au suffrage universel, président de la République.
A la fin de son mandat, en 1852 le Prince-Président se fait proclamer Empereur sous le nom de Napoléon III.

 

 

 

 

 

 

 

 

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Qu'en pensa Alexandre Siben ? Comment réagit-il ? ... On ne le sait pas. Mais il ne semble pas avoir été poursuivi pour sa courageuse prise de position en juin 1848.

¤ Ses convictions républicaines n'empêchent pas Alexandre Siben
de faire baptiser ses enfants encore nouveau-nés. C'est son père Nicolas Siben 80/112 qui est le parrain d'Alexandre junior.
Il dut être fier de porter sur les fonds baptismaux son premier petit-fils. Hortense aussi est baptisée deux jours après sa naissance à l'église
St Maximin de Metz.
Curieusement en 1841, quand il va déclarer le décès de son vieux père Nicolas Siben, avec son beau-frère Charles Allioud, Alexandre ne précise pas la date de naissance de ce dernier, et le nom de ses parents. Il est vrai qu'il n'a jamais connu ses grands-parents et qu'à Nancy on est incapable de retrouver trace du baptême de Nicolas.! Mais, il a connu ses tantes qui d'après la tradition familiale lui ont payé ses frais d'apprentissage. Est-ce l'émotion ? Quoi qu'il en soit, n'ayant pas obtenu de réponse, l'officier d'état civil précise sur le registre de décès "Nicolas Siben [...] né à Nancy [...] on ignore les noms des père et mère du défunt". Cette mention excitera l'imagination de Yann 4/6 qui le surnommera, à cause de cela, ".Nicolas le Mystérieux ".

¤ Les trois enfants d'Alexandre font de bonnes études. Son fils réussit le concours de polytechnique et entre à l' " X ".
Hortense et Amélie passent leurs diplômes pour pouvoir enseigner. C'est peut-être aussi ce qui explique leur célibat. Au XIXe siècle on admet qu'une femme soit enseignante, "maîtresse d'école", mais elle doit alors renoncer à se marier.

 

 

 

 

 

 

 

 

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* La sœur de Catherine Reine Baudouin avait épousé un Monsieur Bastien.

 

 

 

 

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Diplômé des Ponts et Chaussées, le jeune Alexandre travaille pour les chemins de fer (comme les affaires d'ébéniste ne marchent plus très fort, il fait entrer son père dans la Compagnie des Chemins de Fer de l'Est comme receveur de bois vers 1855). En 1857, il part en Italie pour diriger la construction du tronçon de ligne Pistija-Lorreta entre Bologne et Florence (cf. III.1.F).

¤ Catherine Reine meurt à Metz, dans leur logement, place de la cathédrale en 1860. Son corps est transféré dans le nouveau caveau familial que son fils a fait aménager à Charency-Vezin, petit village d'où est originaire son épouse Caroline Le Duc.
Alexandre, que ses petits-enfants surnomment "le petit grand-père", meurt subitement à Marseille en juin 1864, chez ses neveux Bastien*. Il est inhumé à Vezin auprès de son épouse.

¤ Après sa mort, ses deux filles décident de répondre à l'appel de leur frère Alexandre et le rejoignent en Italie, l'aînée, Hortense, en tant que professeur de français et la cadette, Amélie, comme professeur de piano.
Elles donnent des cours à leurs neveux et nièces.
Amélie décède à Gènes en juin 1878. Hortense, que la cession de l'Alsace-Lorraine à l'Allemagne empêche de revenir dans sa ville natale désormais intégrée au Reich (elle a opté pour la France en 1871), se réfugie à Vezin, le village natale de sa belle sœur, intégré au nouveau département de Meurthe-et-Moselle. Elle y décède en juillet 1897.

Sources : Y. F. de F. 'album Siben' ; Ernest Siben : 'Notes et souvenirs...' ;
A d'Etat Namur, Reg. paroissiaux de Dailly 1797 f°484 ;
AM. Metz, Mariage 1824, Naissance 1800, 1824, 1826, 1830, décès 1841. Metz
,
12/1998

 
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Geo                                      

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