SB - IV.18.M   
  
D
aniel
Grimm 34/50
 né le 14 thermidor an II (25 juillet 1794) à Gertwiller (67)  le 11 octobre 1852 à Mulhouse (68)
fils de Gabriel Grimm* (~1759 - 1834) 68/100 et de Catharina Meckert (~1766 - 1795) 69/101
 il épouse le 25 mai 1815 à Mulhouse
(68) 
Marie Henriette Hartmann 35/51
 née ou baptisée le 15 juillet 1795 à Mulhouse* (68)
le 20 août 1864 à Mulhouse (68)
fille de Martin Hartmann (1766 - 1814) 70/102 et de Elisabeth Dollfus (1765 - 1831) 71/103

 
Henriette     Daniel

 * L'officier d'état civil mulhousien a indiqué par erreur Daniel, fils de Daniel Grimm. Mais son père se prénomme bien Gabriel.        

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E
nfants, au moins quatre, tous nés à Mulhouse :
(L'ordre des naissances n'est peut-être pas correct)
1)

2)

3)


4)
Daniel Grimm (04.02.1817 - ... .18.. ) a
il épouse en ... Caroline dite Lina Christ (?)
Marie Henriette Grimm (29.07.1819 - 04.04.1879), 17/25 elle épouse
le 13.05. 1841 Daniel Sch
œn (05.09.1806 - 23.06.1881) 16/24
Gustave Grimm ( ... .18.. - ... .18.. ) c il épouse
1) en ... Marie Noelting (?)
2) en ... Lucie Lichtemberger
Camille Grimm (après 1820 - ... ~1855, à Sétif) d
 

¤ Daniel Grimm est le fils d'un aubergiste-marchand de vin de Gertwiller.
C'est probablement pour apprendre le métier de négociant que Daniel vient à Mulhouse.
Il fait la connaissance de la famille Hartmann, rue des boulangers, et s'éprend de leur 3e fille, Henriette. Comme il n'est pas encore majeur (il n'a que 19 ans, et la majorité est à 21 ans) il demande à son père l'autorisation de se marier.
Ce dernier qui ne peut pas se déplacer pour l'occasion lui fait parvenir une autorisation écrite.
Le passeport qu'il présente à l'officier d'état civil précise qu'il a été réformé, ce qui lui a peut-être évité d'être mobilisé lors de la reprise des hostilités au moment des "100 jours", en 1815.
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¤
Daniel Grimm s'installe alors comme marchand de fer, peut-être en collaboration avec son beau-père dont c'est l'activité.

  
Signature de Daniel
sur son acte de mariage
en 1815,
et lors de la déclaration de naissance
de sa fille Henriette,
en 1819.
  

Signature d'Henriette
sur son acte de mariage
en 1815

 

    Daniel Grimm, qui est parfaitement bilingue et francophile, sa signature en fait foi, tient beaucoup à ce que ses fils et ses filles apprennent bien le français. C'est pourquoi il les envoie en Suisse Romande. C'est ainsi que sa fille Henriette quitte le foyer familial à l'âge de 14 ans pour passer quelques années en pension à Bex, puis à Rolle.
  
D
aniel Grimm semble doué pour manier les chiffres. Il a le sens des affaires et c'est l'époque de l'extension des usines et filatures à Mulhouse.
Il accueille en 1822, dans des locaux lui appartenant, un mécanicien anglais, Thomas Bailey, qui y installe un atelier d'outils d'industrie mécanique.
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lan du Nouveau Quartier, état
d'avancement des travaux en 1830
 
La flèche indique l'emplacement
acheté par Daniel Grimm

 

 
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e journal "Affiche de Mulhouse" fait paraître l'annonce. Six ans plus tard Daniel Grimm commercialise des aciers forgés par le dénommé Boilen (?). A côté de son affaire commerciale, il se lance en 1831 dans la banque avec succès. Il est un des premiers à Mulhouse à ouvrir ce genre de bureau d'escompte, de crédit et de recouvrement.
 
D
ans les années 1833-34 il achète des terrains dans le secteur du futur "Nouveau Quartier" en train de se construire au débouché de la rue du Sauvage. Il s'y fait bâtir une maison comprenant bureau et logement, rue d'Altkirch (actuelle avenue Clémenceau*) où il s'installe vers 1840 (?). C'est une belle et vaste maison qui fait l'admiration de sa petite-fille Henriette Sch
œn qui la découvre avec surprise lors de son retour de pension et qui reste particulièrement frappée par le porche d'entrée assez vaste pour que la voiture qui les amène elle et son petit frère Camille puisse s'y engager.
 
¤ Les affaires des banquiers de Mulhouse dans les années 1840 portent essentiellement sur l'escompte. Un peu de prêt par l'ouverture de crédit et du recouvrement complète les principales activités de Daniel Grimm. Les pièces d'or sont rares à Mulhouse, les billets de banque aussi. Pour le commerce on utilise des 5 Francs qui mises en rouleaux sont lourdes et encombrantes.
 
*
Ce serait la 6e maison sur la droite, en partant de la place de la République et
   où s'élève aujourd'hui Le Crédit Industriel d'Alsace et de Lorraine.

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our les gros échanges il vaut mieux avoir recours à des effets de commerces ou à des billets à ordre. C'est là qu'intervient le banquier. Le danger d'un tel système en cas de crise de confiance est de ne pouvoir trouver du numéraire en assez grande quantité pour honorer cet argent de papier ni négocier les valeurs en portefeuilles.

¤ Les difficultés économiques de la fin des années 1840 portent un coup fatal à son affaire bancaire. La situation est terrible pour tout le monde à Mulhouse. Le pain manque, les prix des miches s'envolent. En 1847, les ouvriers de la ville à bout de ressources se soulèvent et pillent les boulangeries. La Révolution de février 1848 n'arrange pas les affaires économiques.
De nombreuses banques sont en cessation de payement entraînant leurs partenaires dans la ruine. La crise qui a frappé de plein fouet les quatre comptoirs bancaires de Mulhouse, n'a laissé après son passage que celui de Charles Schlumberger ouvert en 1840 et le tout nouveau Comptoir National d'Escompte de Mulhouse créé au mois de mars, en pleine débâcle, par les industriels mulhousiens sur le modèle de l'idée lancée par Paris.
 
D
aniel Grimm perd sa fortune dans la tourmente.
Il est déclaré, lui aussi, suprême déshonneur, en faillite.
 
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es deux fils Daniel et Gustave, aidés de son gendre Daniel Schœn et du beau-frère de ce dernier Frédéric Franck, arrivent quelques années plus tard à indemniser l'ensemble de ses créanciers.
C'est la dernière joie de Daniel Grimm de se savoir réhabilité.
 
Ses deux fils deviennent des banquiers prospères et son gendre Schoen installe ses bureaux dans le rez-de-chaussée de la maison de la rue du Faubourg d'Altkirch (rue Clémenceau actuelle).

¤ Daniel Grimm meurt au début du Second Empire, mais il laisse sa veuve hors du besoin et ses enfants tous mariés.
Henriette Hartmann reste toute sa vie fidèle à la coiffure de sa jeunesse. Vieille dame et veuve, elle affronte l'objectif de cette nouveauté qu'est encore l'appareil photographique. Le cliché la montre fidèle à elle-même, le visage vieilli, fatigué certes, mais toujours entouré de sombres anglaises. Désormais elle utilise des lunettes pour lire.
La mort de son plus jeune fils, Camille, lui apporte un dernier chagrin. Le jeune homme est décédé des suites d'une blessure envenimée. Il était installé près de Rétif comme colon. Il avait été frappé d'une balle tirée par des rôdeurs indigènes alors qu'il cherchait, une nuit, à surprendre des voleurs de moutons
.

Henriette Hartmann grand-mère.
(Photogr. Dietz & Kohler, Mulhouse)
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AVIS DE RECHERCHE :
que sont devenus les portraits
de Gabriel Grimm et de son épouse
Marie Henriette Hartmann, reproduits
tous deux dans l'ouvrage de
Camille Schlumberger et qui se trouvaient
au début du XXème siècle,
chez Henriette Sch
œn,
petite fille de ce couple,
fille d'Henriette et de Daniel Sch
œn,
et décédée célibataire vers 1939 ?
    
¤
Henriette Hartmann s'installe chez sa fille et son gendre Schœn , 2 rue du quai du fossé (actuelle avenue Kennedy).

¤ Leur fils aîné, Daniel Grimm, devient pasteur, à Bischwiller (?) . Ce sont les fameux cousins de Bischwiller. Il a semble-t-il trois filles :
Henriette Emilie qui épouse en 1875, Emile Gallé, de Nancy.
Elise qui se marie avec un monsieur Chalon
et Marguerite Grimm, qui reste célibataire.
 
 
* faudrait-il lire Berthoud ?

Hélène Berthoud (18..-19..)
"Quelques souvenirs :
Mulhouse 180-1895", 1946
  Daniel a une série de petits-enfants:
trois chez Elise (?) : Hélène (épouse Bortland * ?), Laure (épouse Comp… ?), Marguerite (épouse O… ?) et quatre chez Henriette : Thérèse (épouse Bourgogne ?), Lucie (épouse Perdrizer), Claude, et Geneviève (épouse Chevalier ?).
Gustave, le fils cadet de Daniel Grimm et d'Henriette, a cinq enfants, deux de sa première union, et trois de son remariage : Francis et Jeanne, puis Jean, Gabriel et Roger.
Sources :
Sources : AD Bas-Rhin 5 Mi 154/8 (Gretwiller D 1852, acte 14), AM Mulhouse, M 1805 ; AM Mulhouse, Naissance 1805-1806 f° 80
AM Mulhouse, D 1864, acte n° 1063, AM Mulhouse, Taufbuch der Stadt Mulh., fichier St Etienne ;
Henriette Sch
œn (1852-1939) "Vos aïeux, à mes neveux et nièces", 1925, annoté et complété par son frère Gustave
SIM :'Histoire documentaire de la vile de Mulhouse ... au XIXe siècle', imp. Vve Bader, 1902 pp 944-950
J. Jonas ' Le Mulhouse industriel, un siècle d'histoire urbaine, 1740-1848, tome II' p. 132,
Camille Schlumberger 'Portraits Mulhousiens...'Gabrielle Arnold-Engel (Carnet de famille, manuscrit,
Colette Bertrand-Sch
œn, Jean-Pierre Schœn - 11/2002
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