1 - 2 - 3 - 4 - |
|
¤ Comme fils de l'exécuteur des hautes uvres, Jakob n'a pas beaucoup le choix. Il deviendra bourreau comme son père. Il est vraisemblable qu'il apprenne le métier auprès de son père et de son frère Georg Friedrich, aide bourreau. Il quitte probablement Colmar avant 1754, date à laquelle de son frère reprend la charge paternelle. Peut-être rejoint-il son oncle paternel, Jakob Volmar, bourreau à Zürich ? ¤Vu l'exclusion sociale et la crainte qu'inspire les bourreaux, il ne peut choisir une épouse que dans les familles exerçant cette profession. Il ne cherche pas bien loin puisqu'il épouse en 1757 sa cousine germaine, Susanna Volmar. Un pasteur protestant bénit leur union à Zürich. ¤ Jakob et Susanna ont au moins 5 enfants. Pour la naissance de leur fils Jean Guillaume, Susanna Volmar est à Zoëttelm, près de Bâle. Est-elle venue visiter de la famille ? Son grand-père paternel (qui est aussi celui de son mari), était bourgeois de Bâle. ¤Jakob (ou Jacques, dans les actes en français, puisque Colmar est le siège de l'administration française et de l'intendance) Volmar, reprend donc l'office de bourreau de la ville de Colmar, devenue héréditaire en 1764, succédant à son frère Geog Friedrich. Son père et sa belle mère sont encore en vie, et il est probable qu'ils habitent ensemble dans la maison bâtie à l'extrémité de la rue des Unterlinden, à côté des remparts. ¤ Comme exécuteur de haute justice de la ville, Jacques Volmar jouit donc de la maison qu'il occupe avec sa famille, de 4 journaux de prés, 4 "Schatz" de vignes. Il reçoit pour son chauffage et l'usage domestique (le cuisine se fait aussi au bois) 4 cordes de bois et 150 fagots. Sa rémunération en argent comprend une rente annuelle de 6 livres, 6sols et 8 deniers et des primes suivant ses interventions : |
|
Le
tarif en est fixé à l'avance :
|
pour rouer
pour brûler pour pendre pour traîner sur la claye pour l'amende honorable pour exposer sur la roue pour dépendre et exposer pour la question extraordinaire pour l'appliquer au carcan, fouet et marque pour percer la langue pour exécuter en effigie pour couper le poing pour lacérer et brûler pour marquer un galérien pour l'application simple au carcan pour la question ordinaire pour jeter les cendres au vent pour enterrer pour visiter les épaules |
60
livres
30 livres 60 livres 25 livres (mettre un cadavre sur une claie et la traîner à travers la ville en signe d'infamie) 15 livres (accompagner un condamné devant s'agenouiller un cierge à la main ) 15 livres (déposer un corps sur la roue en signe d'infamie) 15 livres (idem, après l'avoir descendu du gibet) 15 livres (soumettre un prisonnier à la torture) 15 livres 15 livres (exposer au pilori, fouetter et marquer au fer rouge) 15 livres 15 livres 15 livres 15 livres (il s'agit de sévices et non de mise à mort) 19 livres 19 livres (mise au pilori) 17 livres (soumettre un prisonnier à la torture) 16 livres 13 livres 13 livres |
L'énumération
fait frémir. |
||
Puisque toutes les cours de justices des bailliages et villages avoisinants n'entretiennent pas un bourreau à l'année, le même tarif leur est demandé quand le bourreau de Colmar est requis pour exécuter une condamnation. ¤ Comme tous les bourreaux, Jacques Volmar fait office d'équarisseur. Il récupère tout ce qui est récupérable sur les bêtes malades, mortes ou charognes impropres à la consommation, en particulier les peaux. En 1783 Jacques Volmar demande "du bois pour reconstruire le grenier où sont séchées les peaux des bêtes abattues". |
||
* Devenue obsolète avec la mise en place de la guillotine, cette lourde épée est aujourd'hui conservée au musée de Colmar. |
Il
a la charge de
l'entretien du matériel nécessaire à son office. Il conserve chez lui le glaive de Justice*. Il entrepose dans une remise la potence et les échelles. Une curieuse plainte de 1785 montre qu'un voisin a pratiqué une ouverture donnant sur le local et maître Volmar en réclame la fermeture ¤ Le métier de bourreau demande une excellente forme physique. Il faudrait feuilleter les archives judiciaires pour savoir combien de fois il a officié durant sa carrière. En 1806, il a environ 68 ans, il se démet de ses fonctions en faveur de son fils Guillaume qui est son aide bourreau depuis 7 ans. Depuis la révolution, le citoyen Volmar est devenu un Français comme les autres, mais qui garde certainement des liens avec sa parenté suisse. Jacques alias Jacob Volmar décède à Rdelbach douze ans plus tard en 1818. |
|
|
||
1 - 2 - 3 - 4 | ||