SB - VII.172.M  
  
Georg Michel Volmar
300/428
  né en 1706 à Weissembourg (.. ?) en 1785 à Colmar (68) 
fils de Johann Michel Volmar ( 16.. - 17.. ) 600=604/856=860
et de Maria Elisabetha . . . ( 16.. - 17.. ) 601=605/857=861

il épouse 1)   en 1725 à . . . (..) 
 
Anna Maria Heidenreich 301/429
  née avant 1710 à . . . ? (..)
avant 1756 à . . . ? (..)
fille de . . . Heidenreich (16.. - 17.. ) 602/858
 
il épouse 2)   en 1756 à . . . (..)
 
Maria Magdalena Schneider
née avant 1721 à . . . ? (..)  avant 1767 à . . . ? (..)
fille de . . . . . . (16.. - 17.. )
 
il épouse 3)   en 1741 à . . . (..) 
Anna Magdalena Pflüger
née avant 1749 à . . . ? (..) avant 1767 à Colmar ? (68)
fille de . . . . . . (16.. - 17.. )
 
il épouse 4)   en 1767 à . . . ? (..)
Maria Catharina Bader
née avant 1749 à . . . ? (..) ... 1749 à Colmar ? (68)
fille de . . . . . . (16.. - 17.. )
 
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 * Catherine, l'épouse
     de Georg Friedrich est veuve
     d'un premier mariage. Son
     premier mari s'appelle Hofman.
 

..) 


..) 
 
 
E
nfants (au moins deux) :
Georg Frierich Volmar (17.. - ~1764 ?),
il épouse Catherine . . .
*(17.. - . . 1…)
Jakob (Jean Jacques) Volmar (1734 - 28.06.1818), 150/214 , il épouse
le 27.06.1757 Susanna (Marie Suzanne) Volmar (<1740 - . . . 1…) 151/215

 

 *** Vers 1700, un autre Vollmar,        Friederich, époux de Barbara
       Back est exécuteur de haute
        justice au Luxembourg entre
       1780 et 1789 date de son
       décès.
 ***Il semble qu'il soit remplacé
       avant la fin de l'année par
       Hans Jörg Heidenreich, d'une
       autre grande famille de
       bourreau. La première épouse
       de
Georg Michel Vollmar,
       Anna Maria,
en fait partie.
       Parmi les bourreaux
       qui se sont succédés à Colmar
       avant Georg Michel figure
       au moins un Heidenreich.

 

¤ Georg Michel Volmar (ou Vollmar) est fils de bourreau.
Son père est bourgeois et bourreau (Bürger und Scharfrichter) de la ville de Bâle (CH) depuis environ 1700, et descendant d'une longue lignée de bourreau, ce métier de sinistre réputation se transmettant de père en fils.
 
¤
Les Volmar (Fölmer, Volmer, Vollmer, Vollmard ...) forment en effet une large famille de bourreaux originaire de Suisse et que l'on retrouve un peu partout en Suisse, en Alsace, dans la Rhénanie et jusque dans le comté de Bar-le-Duc, en Lorraine**.

Un Jörg Vollmar, originaire de Zürich, prend la suite de Niklaus Rod, en 1541, comme Scharfrichter de la ville de Bâle. Condamné pour meurtre il fut décapité en 1541 et remplacé par Niclaus Schnatz.
En 1636 Georg Vollmar est bourreau d'Obernai où il vient probablement de succéder à Hans Furst***.

Le premier Volmar cité à Mulhouse, Rudolf, nommé à ce poste en novembre 1709, vient de Winterthur (CH). Mais il ne s'entend pas avec la veuve du précédent titulaire et quitte la ville en 1711.
En octobre 1775 Hans Rodolphe Volmer, aussi de Winterthur, est admis sur la  recommandation du greffier de Disselhofen, en Thuringe. Il est le fils de Hans Ulrich Volmer, bourreau de cette ville récemment décédé, et quitte pour venir, le poste qu'il occupait à Burgdorf, canton de Berne. A Disselhofen, la charge vaquante est reprise par son frère.
Hans Rodolphe est renvoyé en 1794.

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 pour plus de détail sur Frantz
    et Susanna
voir leur notice.

   
  Entrée de la rue   
des Unterlinden   

A gauche : 
le Muhlbach   
qui
la sépare du couvent   
A droite : la porte de la
ferme  
du couvent appelée Ackerhof   
(photo de la fin du XIXe)   
 

 
Il
est alors remplacé par Frantz Mengis, époux d'une Volmar*, petite-fille de Georg Michel * !
Ailleurs, on découvre en 1736, que le carnifex (équarrisseur, écorcheur) de Zurich s'appelle Jean Jacques Volmer.
Il est probable qu'ils ont tous plus ou moins des liens de parenté mais qui peuvent remonter très loin. Ce qui est sûr, c'est qu'il se connaissent plus ou moins, la profession étant des plus fermée et retournée sur elle même, du fait de la crainte qu'inspirent les bourreaux autour d'eux, de par leur fonction.
 
¤
Un Georg Michel Volmar est cité comme bourreau à Haagen, margraviat de Baden-Durlach en 1736. Il pourrait s'agir du nôtre.
Georg Michel Volmar est remarié, pour la 3e fois, quand il accepte le poste d'exécuteur des hautes œuvres de Hagen, vers 1745. Il doit avoir en charge plusieurs enfants.

Colmar entourée de ses   fortifications et de vignes  
d'après une gravure   
d'Ambrosius Mûller datant de 1737     

 
 
  

 
 
 

  
** Elle existe toujours et a abrité
      avant 1914 une salle
      de lecture populaire. 
Vers 1747, il rachète l'office de bourreau de la ville de Colmar à la veuve du précédent titulaire, Frédéric Bourgard. La ville est beaucoup plus importante, la  fonction plus intéressante et lucrative. Mais une bonne partie les économies de Georg Michel doivent passer dans ce rachat : 9 000 livres !
Mais il rentre vraisemblablement assez vite dans ses fonds et un bourreau ne saurait être mal logé.La maison du bourreau, qu'il occupe depuis son arrivée à Colmar, 7 rue des Unterlinden**, dans le quartier de Sankt Catherinen Nöhelin (du canal Sainte Catherine) est transformée et agrandie dans les années 1759-1761.
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 *** Colmar a son gibet,
        hors des murs.

  ** encore que les châtiments
       dit mineurs (par opposition
       à la peine capitale) sont
       souvent confiés au Meisterknecht        (littéralement maître valet),        l'assistant du bourreau en faite.
       Pour un catalogue, se reporter
       à la fiche de son fils Jacob
       Volmar
150/215.
 ***
Probablement la sablonnière
       qui est située au nord-est de
       la ville, à proximité du cimetière.

 
C
ette maison de pierre (et non de simples colombages) est située tout au bout de cette rue, à l'endroit où le petit cours d'eau appelé Muhlbach franchit les fortifications. Elle est dans un cul de sac qui s'ouvre sur l'extrémité de la rue des bains. Un petit passage y mène qu'on appelle "Schindertörlein", la petite porte du bourreau. Elle est presque isolée, derrière les deux couvents de femmes de Sainte Catherine et des Unterlinden et quelques fermes encloses dans les murs dont la plus grande, l' Akerhof occupe tout un pâté de maisons. Il n'y a que peu de maisons autour.
En effet, même si financièrement l'office de bourreau de la ville de Colmar est intéressante, il reste que le métier fait peur et que l'on préfère que le bourreau vive à l'écart. Le métier d'exécuteur des hautes œuvres reste un métier infamant. On ne fréquente pas le bourreau. Si l'on a recours à ses services officieux de guérisseur pour les bêtes et les gens, c'est très discrètement qu'on se glisse chez lui. A l'église, même, il a pour lui et les siens une place à l'écart. Et il est admis, le dernier et seul à la Sainte Cène. Il porte un costume spécial, avec un manteau reconnaissable de loin et qui inspire la crainte.

 
¤
Il est vrai que le travail du bourreau, bras armé de la justice est de sinistre réputation, n'est pas cet homme qui applique la torture quand on y a recourt ! C'est lui qui inflige les différents châtiments corporels dont la justice de ce temps-là est coutumière. Cela va de la simple exposition au pilori à la mise à mort (par la corde*, l'épée, la roue…) en passant par le fouet, la marque au fer rouge, les mutilations**
Il est aussi responsable de l'hygiène et de la salubrité. C'est lui qui cure les latrines, les lieux d'aisances (Sprachhus, Cloachaüslein, Heimlichkeiten, …) publics ou privés… Il est aussi l'équarrisseur municipal. C'est lui qui ramasse les carcasses abandonnées, rassemble les bêtes malades, capture les chiens errants. Il collecte les détritus et immondices dans une voiture couverte et les évacue vers la sablonnière***.

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Un règlement de 1699 lui fait obligation d'effectuer ce transport durant les heures de jour.
Chacune de ses tâches est tarifée et constitue son revenu.
Comme l'entretien d'un bourreau n'est possible que pour les bourgs d'une certaine importance, il arrive souvent que les communes et seigneuries avoisinantes demandent la mise à leur disposition du bourreau par la ville de Colmar pour l'exécution de l'une ou l'autres des tâches dont il a l'expérience.
Ce sont ces différentes tâches qui lui permettent d'acquérir un minimum de notions d'hygiène et d'anatomie, ce qui lui permet de soulager ses semblables. Il sait souvent soigner les animaux et remettre en place une articulation démise…

 
¤
En 1764, la ville de Colmar cède à perpétuité, à lui et à sa famille, l'office de maître des hautes œuvres, avec tous les revenus et toutes les obligations qui s'y rattachent, ainsi que la jouissance de la maison de fonction à condition de l'entretenir et réparer à ses frais. Si pour les Colmariens, Georg Michel reste un paria, pour ses pairs, il est au sommet de son ascension.
En 1764, Georg Michel Volmar a dans les 58 ans. Le métier de bourreau requièrt une très bonne forme physique. Ce n'est plus lui-même qui officie. En réalité, l'office de bourreau est assuré depuis 1754 par ses enfants. C'est d'abord son fils Georg Friderich (Georges Frédéric) dont il a fait son assistant depuis 1750, qui prend le relais.
Le jeune homme se marie quelques années plus tard, en 1762, avec une veuve. Le mariage (protestant) est célébré à Dessingen. C'est vraisemblablement vers ce moment là que Jean Jacques, le cadet (?), revient reprendre sa place à Colmar, puisqu'il inaugure la nouvelle charge héréditaire en 1764… Il s'est marié avec sa cousine germaine. Ce n'est pas si facile pour les enfants de bourreau de convoler. Il faut chercher dans les familles de la même profession. Jacques a dû aller jusqu'à Zürich.
 
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¤ Georg Michel Volmar a presque 60 ans et peut désirer vivre une tranquille retraite. Mais ce n'est pas parce que l'on jouit d'une relative prospérité économique que l'on est à l'abri des deuils. Ce n'est pas parce que l'on a souvent recourt au bourreau comme rebouteux, que celui-ci a tout pouvoir sur la mort. Il ne peut éviter le décès d'Anna Magdalena Pflüeger, sa troisième épouse.
 
¤
Georg Michel Volmar se remarie pour la 4e et dernière fois, en 1767, avec Marie Catherine Bader. Il meurt 17 ans plus tard.
 
Sources :  
Auguste Scherlen, Topographie du Vieux Colmar, 1996, pp.119-120 et 396   
…, 'Dictionnaire historique et anecdotique des bourreaux', pp. 302-303, articles Volmar   
Cl. Spiecker et J.-Cl. Winnlen, 'Le tribunal criminel du Ht-Rhin à Colmar [...] 1793-1799'   
in Annuaire de la Soc. d'hist. et d'Archéo. de Colmar, 1994, pp. 111-132
  
08/2005
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