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épouse vers 1785, b)
Suzanne Elisabeth Flamand 159/223
née en 17.. avant 1815
? fille de Jean Frédéric Flamand (1717-1753 ) 318/446
et de Marie Suzanne Pommier (17..-1...) 319/447 *
En 1786, Beaucourt fait partie du département du Haut-Rhin. *
La création du Territoire-de-Belfort
ne date que de 1871. Silhouette
du pasteur Nicolas Cuvier (in Portraits montbéliardais,
op. cit.) Les silhouettes ainsi découpées sur papier
noir étaient très à la mode dans l'Est de la France à
la fin du XVIIIe siècle. Elles ne sont pas très difficile à
réaliser avec un peu de dextérité et un pantographe, puisqu'il
suffit de tracer l'ombre portée sur un verre dépoli. |
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La généalogie imprimée des Cuvier la dit née en 1796
et fille de Louis Christophe Cuvier. Mais son âge, indiqué sur l'acte
de naissance de sa propre fille, correspond à 1786, ce qui est aussi l'année
de naissance indiquée par Yann Franc de Ferrière qui l'affirme enfant
de Pierre Nicolas et donc sur de Louis Louis Christophe... .
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Enfants du premier mariage: Enfants
:1) Jules Bernard Nicolas Cuvier (1765 -1765)
Enfants :2) Marie
Elisabeth Cuvier (1766 - 1767) Enfants :3) Charles
Nicolas Cuvier (1767-1...) Enfants :4) Louis
Christophe Cuvier (1768 - 1849) Enfants
du deuxième mariage: Enfants
:5) Frédérique Clémence Caroline Cuvier
(1786* - 1866) 79/111
Enfants :1)
elle épouse Jean Pierre Japy (1777 - 1863) 78/1101)
Enfants :6) Marie Anne Elisabeth Cuvier (17.. - 17..)
décédée jeune Enfants
:(N.B. : Cette notice serait
à revoir d'après des documents d'archives, Enfants
: car certaines sources imprimées
se contredisent) ¤
Pierre Nicolas Cuvier est le fils aîné du pasteur de Roches-les-Blamont
(25), où son père est en poste de 1736 à 1787. Ce petit village
est situé au cur de la seigneurie de Blamont, ancienne dépendance
de la Principauté de Montbéliard. Cette région est une enclave
luthérienne au milieu de territoires catholiques appartenant en grande
partie au roi de France. Louis XV ne se gène pas pour réclamer à
Léopold Eberhard, prince de Wurtemberg et seigneur de Montbéliard,
la cession des "Quatre Terres", dont la Seigneurie de Blamont.
Entre 1700 et 1748, les troupes françaises les ont occupée plusieurs
fois. Ces annexions sont assorties de brimades anti-protestantes. Pour le père
de Pierre Nicolas et sa famille, la situation ne doit pas être toujours
facile.. .
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A Montbéliard, il est traditionnel de donner trois
parrains aux garçons, qui portent alors le prénom de certains d'entre
eux voir de.tous. C'est ainsi que l'on peut déduire
que Pierre.Nicolas Cuvier était.usuellement
appelé Nicolas. 1
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¤ Mais malgré ces difficultés, Nicolas décide de marcher
sur les traces de son père et se destine au ministère pastoral.
Comme tous les futurs pasteurs du pays de Montbéliard de cette époque,
il part faire ses études à Tübingen, en Allemagne. En effet,
il n'existe pas alors d'université de théologie luthérienne
de langue française. Montbéliard est la seule région francophone
attachée à la Confession d'Augsbourg. Nicolas s'inscrit donc à
l'université de Tübingen le 11 août 1754. Les premiers mois
il apprend l'allemand, en formation accélérée, pour pouvoir
suivre les cours. Puis il étudie la théologie jusqu'au 30 mai 1760.
Il y retourne du 21 mars 1761 au 1 avril 1762. Ses études terminées,
sa thèse soutenue, il rentre au pays... Il
est reçu bourgeois de la ville de Montbéliard, le 23 novembre 1763
en même temps que ses deux frères et que son père. Etre bourgeois
est un privilège. Il donne en particulier le droit de participer à
la vie municipale, comme l'élection annuelle des "Neuf Maîtres-Bourgeois"
qui composent le "Magistrat"...
Tout jeune pasteur en 1763, Nicolas Cuvier a l'occasion d'être témoin
au mariage de son oncle, Jean-Georges Cuvier, célébré à
Roches par son père. Queques années plus tard son oncle lui demandera
d'être l'un des trois parrains* de Jean Léopold
Nicolas Frédéric dit "Georges" Cuvier, né en 1769,
son neveu, le futur savant paléontologiste (qui étudie les fossiles)
et baron d'Empire. . . |
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Le
portrait de Suzanne Bosen jeune fille
(in "Portraits Montbéliardais", op..cit.) 1
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Très vite après son retour Nicolas Cuvier fonde un foyer; il
épouse Suzanne Elisabeth Bonsen, la fille du futur surintendant.
¤ Suzeli Bosen est issue d'une ancienne
famille bourgeoise de Montbéliard. Elle a quatre surs, deux aînées
et deux cadettes. Elles grandissent dans un univers choyé et protégé.
Leur père, Louis Eberhard Bonsen, doit ses prénoms germanique
à son parrain, le prince de Wurtemberg. Il a fait de brillantes études
à Strasbourg avant de faire carrière dans l'enseignement, dans sa
ville natale. Il devient recteur du "Gymnase" (le lycée),
qu'a dû fréquenter le jeune Nicolas Cuvier. En 1769, quelques années
après le mariage de Suzeli, monsieur Bosen est nommé Surintendant
Ecclésiastique de la principauté, poste qu'il occupera jusqu'en
1785. A Montbéliard, le surintendant est une sorte d'évêque
luthérien auxiliaire. En tant que tel, Léoplold Eberhard Bosen est
amené à siéger au Conseil Ecclésiastique. Or ce conseil
est aussi Conseil de Régence qui administre la principauté de Montbéliard.
C'est dire que le surintendant a un rôle local non négligeable. A
côté de cela, monsieur Bosen, théologien de valeur, publie
plusieurs petits ouvrages sur les presses d'un imprimeur montbéliardais.
¤ En 1763, Nicolas Cuvier est
nommé pasteur à Brevilliers (70), au nord est d'Héricourt,
une autre des 'Quatre Terres' conquises par la France. Il s'installe avec sa jeune
femme dans le presbytère paroissial. |
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Montbéliard et les Quatre Terres font encore partie, au XVIIIe, du Saint
Empire Romain Germanique. La frontière française ne sera repoussée
sur le Rhin et en bordure des cantons suisses qu'à la Révolution.
La même contrainte d'origine géographique est imposée aux
pasteurs d'Alsace dépendant de la couronne de France
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La nomination de Nicolas à ce poste
n'est pas un hasard. Depuis 1735, Louis XV ne tolère, dans ses possessions
en terres d'Empire, que les nominations de pasteurs natifs des "Quatre
Terres", c'est à dire sujets du roi de France. En effet la cession
définitive de ces territoires a été confirmée en 1748
par le traité de Versailles. C'est le cas de Nicolas qui a vu le jour à
Roches. Cette règle s'applique à Brevilliers, comme à Roche,
Blamont, Vantoncourt et Héricourt*.
Dans toutes ces paroisses, la France impose le simultaneum dès que
quelques familles catholiques s'y installent. Le chur de l'église
est alors rendu aux catholiques et les deux confessions se partagent la jouissance
de l'édifice en alternant les heures des offices. Les pasteurs luthériens
sont nommés par le Conseil Ecclésiastique. Ils sont salariés
et payés avec les dîmes qui servent aussi à rémunérer
les maîtres d'écoles, à entretenir presbytères et églises.
En 1790, on peut recenser 26 171 luthériens à Montbéliard
et ses environs, répartis en 28 paroisses déservies par 28 pasteurs.
Mais seuls les territoires dépendant des Quatre Terres relèvent
alors de la France.
¤ Suzeli
Bosen, qui a grandi en citadine, découvre, à Brevilliers, la vie
dans un village. Elle a la douleur de perdre au berceau ses deux premiers-nés.
Ses deux autres fils partent sans doute assez tôt, pour Montbéliard,
suivre les cours du Gymnase, car tous deux choisissent d'être pasteurs,
poursuivant ainsi la tradition familiale. Ce sont déjà des adolescents
quand leur mère décède en 1783 à Brevilliers. Elle
est enterrée dans le cimetière paroissial où sa pierre tombale
était encore visible il y a quelques années. . |
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¤ Devenu veuf, Nicolas Cuvier se remarie
en 1784 avec Suzanne Flamand, fille du pasteur Jean Frédéric Flamand
318/446.
¤ En 1798, la communauté de Brevilliers, comme toutes celles du
royaume de France, rédige des Cahiers de Doléances qui ont été
conservés. Il y en a deux, l'un pour la communauté catholique, l'autre
pour la communauté protestante. Dans ce dernier, les habitants du village
ne remettent pas en cause le simultaneum, mais ils demandent que les traités
de 1707, 1748 et 1749 en matière de liberté religieuse soient enfin
respectés... En 1790, l'Assemblé Nationale autorise, par décret,
les protestants d'Alsace et des Quatre Terres à librement exercer leur
culte. Il restait encore à obtenir la restitution d'églises, notamment
celle de Chagey où une terrible dragonnade avait marqué la fin de
l'église luthérienne officielle et légale. En
1793, le reste du comté de Montbéliard est rattaché à
la France. En novembre, la Convention abolit le culte chrétien et le remplace
par le "Culte de la Raison". Celui ci devient le culte de
"l'Etre Suprême" en 1794. Il est célébré
chaque décadie (jour de repos, dixième jour de la semaine du calendrier
révolutionnaire.). Ces directives sont mal acceptées dans la région
de Montbéliard fortement attachée à sa foi chrétienne
évangélique. Nicolas Cuvier
a un peu plus de 50 ans. Il y a plus de 30 ans qu'il est ministre de l'Evangile
à Brevilliers et la situation est incertaine. . |
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De nombreux pasteurs sont arrêtés,
dont son fils Louis Christophe, pasteur à Montécheroux et sa belle-fille,
alors enceinte. Tous les presbytères de Haute-Saône sont vendus comme
biens nationaux. C'est la fin des logements de fonction. De plus, en 1795, l'Etat
refuse de payer des salaires à des ecclésiastiques, quand bien même
les caisses et les biens de l'église qui permettait de leur verser un traitement
aient été confisqués. Les paroissiens de Brevilliers se cotisent
donc pour verser une sorte de salaire en argent et en nature qui assure plus ou
moins bien la subsistance quotidienne de leur pasteur et de sa petite famille.
Sous le Consulat, en 1801, les églises luthériennes d'Alsace et
du pays de Montbéliard se réorganisent. Ces dernières sont
confrontées à la difficulté du nouveau découpage administratif
qui écartelle l'ancienne principauté entre trois départements.
Dans le Doubs, la Haute-Saône et le Haut-Rhin, les luthériens se
retrouvent à chaque fois largement minoritaire par rapport à la
population totale. Des consistoires regroupant cinq ou six anciennes paroisses
sont créés. Brevilliers se rattache naturellement à Héricourt.
Nicolas Cuvier y est toujours en poste. Il quitte le ministère pastoral
en 1815. Il a maintenant 76 ans. Après
une paisible retraite, il s'éteint en 1827, à Beaucourt, chez la
plus jeune de ses enfants, Caroline 79/111,
l'épouse de Jean Pierre Japy 78/110.
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Sources : Y. F. de F; Jean
Marc Debard 'Le Pays de Montbéliard du Wurtemberg à la France,
1793'. S.E.M., 1992 Ch. Mathiot : 'Généalogie du Grand Cuvier....';
J.M. DebardLa famille et la jeunesse de Georges Cuvier... Léon Sahler
: Portraits Montbéliardais'.Paris, 1913 11/2000 |