SB - V.50.F | ||||
Jean François Grosjean 82/114 né le 26 novembre 1774 à Sélestat (67) le 13 mars 1835 à Mulhouse ?(68) fils de Jean François Grosjean (1748 - 1814) 164/228 et de Cécile Taberlet (1751 - 1804) 165/229 il épouse en 1803 à ... (68) Marie Madeleine Kchlin 83/115 née le 18 octobre 1779 à Mulhouse (68) le 20 février 1857 à Guebwiller (68) fille de Jean Kchlin (1746 - 1836) 166/230 et de Climène Dollfus (1753 - 1828) 167/231 |
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Jean
Grosjean
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&
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Madeleine
Kchlin
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in
'Portraits Mulhousiens'
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Enfants Climène Grosjean (21.12.1804 - 15.10.1841), 41=95/57=127 elle épouse le 28.02.1823 Jean Jacques Bourcart (05.09.1801 - 25.01.1855) 40=94/56=126 Marie Madeleine Grosjean (24.01.1807 - 10.06.1884) b elle épouse en 1823 Jacques Ziegler Cécile Grosjean (24.06.1811 - 21.11.1885) c elle épouse le 23.06.1834 Edouard Hofer Jean Grosjean (20.07.1813 - . . . 1844) d Ferdinand Grosjean (22.06.1815 - 23.02.1818) e Emilie Grosjean (21.09.1817 - 06.07.1834) f Emile Grosjean (22.09.1817(?) - 15.07.1864) g il épouse le 14.07.1861 Louisa Siegfried |
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¤ Jean François Grosjean est né à Sélestat (Schlettstadt comme on disait alors). Il est baptisé le lendemain. Son parrain est Joseph Grivel, un marchand de la ville et sa marraine Marie Françoise Taberlet, veuve d'Antoine Plagnat qui tous deux savent signer. La famille Grosjean fait partie de la petite bourgeoisie de la ville. Jean (ou Jean François) dessine depuis toujours. Son père le place vers l'âge de 12 ans chez M. Gergogne, peintre dessinateur à la Robertsau, près de Strasbourg. Il se spécialise dans le dessin "industriel", par opposition au dessin artistique. C'est à dire qu'il met ses talents au service de l'industrie textile et l'impression sur étoffe. Il travaille pour la fabrique de toiles peintes d'André Hartmann, à Munster. Il dessine surtout des plantes et des fleurs. Il est vrai qu'il en voit tout autour de lui dans les jardins, qu'il aime en cultiver. Il plante même des amandiers. Arrive la Révolution. La France est menacée d'invasions. Jean François Grosjean est obligé de partir comme "réquisitionnaire" en 1790. Il est incorporé dans l'Armée du Rhin comme artilleur. |
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Fabrique d'Indienne de Mrs Gros Davillier Roman & Cie, à Wesserling (du côté du couchant) |
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in
'Les Manufacture
du Haut-Rhin", lithographie en couleur de G. Engelmann d'après Jean Mieg. |
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Vers 1802, le jeune homme reprend le dessin pour indiennes. Il travaille pour la maison Gros-Daviller, à Wesserling dans la vallée de Thann, puis il s'associe à la maison de Nicolas Kchlin et Cie jusqu'en 1820. Wesserling reste la grande manufacture de toile peinte de la vallée de St-Amarin. Elle a été fondée en 1762. La mort de son fondateur la fait passer entre les mains de manufacturiers mulhousiens, et de négociants suisses. Elle est à l'origine de l'essor du travail du coton dans la région. Jean Grosjean s'installe donc à Wesserling. Il occupe ses loisirs en recouvrant les murs d'un pavillon de jardin de peintures de scènes pastorales du genre des gravures de Watteau* . |
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Madeleine Kchlin jeune fille. Dessin de Jean Koechlin, in 'Portraits Mulhousiens' |
¤ Jean Grosjean
fait la connaissance de Marie Madeleine Kchlin qu'il
épouse en 1803. C'est une des soeurs du patron et une belle-soeur
de son ami Jean Henry Bourcart. Il devient ainsi aussi le beau-frère
de Nicolas Kchlin
et s'intéresse de plus près à la fabrication des
toiles peintes. |
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Leur logement à Mulhouse est beaucoup moins spacieux* que celui de Wesserling : 2 pièces, une "pour demeurer" et une "pour coucher" (On dirait aujourd'hui : salon-salle à manger et chambre à coucher) mais dont le jeune couple fait un intérieur agréable où leurs amis aiment à venir. Christophe Mérian de Bâle qui les fréquente, de dire à Climène, dame de la maison, que "contentement d'esprit surpasse richesse". Seulement la famille s'agrandit, et l'installation devient vraiment trop étroite. Jean Grosjean achète donc une maison (qui passe plus tard à M. Kielmann). A 46 ans, en 1820, Jean Grosjean sort de l'entreprise de ses beaux-frères pour entrer dans la société Jacques Hartmann & Schlumberger-Schouch qui devient Schlumberger, Grosjean et Cie à la Dentsch (à côté de la Porte Jeune, l'emplacement de cette usine est en partie recouvert par la place de l'Europe, à Mulhouse) Il est depuis quelques années un membre actif de la loge de la Parfaite Harmonie, de Mulhouse. |
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En
1830, il s'établit à son propre compte, signant lui-même
ses dessins et surveillant la gravure sur bois. Quatre ans plus tard, ses créations sont récompensées. Il obtient la médaille d'or de l'Exposition pour ses mousselines blanches satinées (produites par la maison Grosjean Kchlin) et la croix de la légion d'honneur * Avec le formidable développement industriel que connaît la ville, il y a une crise du logement... |
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L'exemple
catastrophique |
Une anecdote amusante et instructive se raconte dans la famille au sujet de Jean François Grosjean : Un jour, alors qu'il séjourne à Paris, à l'époque de la Restauration (?), il entre dans une des nombreuses salles de jeu qui prospèrent sous les galeries du Palais-Royal, y hasarde un louis, et la chance lui ayant sourit, en sort les poches pleines d'or ! C'est la première fois qu'il joue. Et cet argent si facilement acquis semble de feu. Sous les arcades, un mendiant demande l'aumône. "Tiens, lui dit-il, voilà, voilà, voilà", en vidant ses poches dans le chapeau du pauvre diable abasourdi de tant d'or. Après cette étrange expérience Jean François Grosjean n'a plus jamais joué à des jeux d'argent.* ¤ Atteint d'une
maladie incurable, Jean-François Grosjean meurt à Mulhouse
à l'âge de 61 ans. |
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